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Plus de 18.000 personnes ont battu le pavé dans la capitale mardi matin pour dénoncer les conditions de travail du secteur non-marchand, selon la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles. Ils étaient 22.500, d'après les syndicats.
22.000 personnes étaient présentes dans les rues de Bruxelles, selon les syndicats. La plupart sont des personnes actives dans le domaine des soins de santé. Leur intention était de dénoncer principalement le manque d'attractivité de leur métier. Il devient très difficile de recruter, car les candidats manquent.
"À la recherche du collègue fantôme", c'était le thème de la mobilisation de nombreux infirmiers. Une sorte de recherche symbolique.
"Ça ne peut plus durer, ça devient compliqué", dénonce Vanessa qui travaille comme secrétaire médicale. "Les équipes tombent malades, on n'a plus d'effectif, on n'a plus de bras. Ça devient lamentable."
"On est comme dans une usine", dénonce de son côté Berardo, un infirmer. "On ne prend plus en compte qu'on travaille dans un hôpital et qu'on donne des soins aux personnes. On est dans la productivité et d'année en année, ça se dégrade".
Les études pour devenir infirmier attirent de moins en moins de candidats. "Il n'y a presque plus aucun étudiant qui veut se mettre sur les bancs de l'école forcément. On nous propose d'étudier plus pour un salaire moindre ou équivalent à des personnes qui ne sont même pas bachelières. C'est un peu compliqué", s'indigne Eva.
Plusieurs recyparcs devraient également rester portes closes dans la capitale. CNE, CSC Services publics, Setca, CGSP et CGSLB dénoncent le fait que ni le fédéral ni les entités fédérées n'ont prévu, dans leur budget 2023, de mesure de soutien pour les secteurs sociaux et de santé, qui rencontrent des difficultés à recruter. La crise du coronavirus a, qui plus est, exacerbé la pénurie déjà latente de personnel soignant. Les syndicats disent avoir lancé "plusieurs signaux d'alarme vers les différents gouvernements et ministres. Sans succès".
"Le gouvernement a décidé de refiler ça à la prochaine législature", fulmine Yves Hellendorff, le secrétaire national CNE pour le secteur non-marchand. "C'est pour ça qu'on est là aujourd'hui. Dans le budget 2023-24, il n'y a rien ! Donc ça veut dire qu'on va attendre la constitution du prochain gouvernement pour libérer, peut-être, des budgets. Il faut prendre des mesures en urgence pour éviter que ça s'aggrave et il faut avoir à plus long terme un plan pour que les jeunes viennent encore dans ces métiers."