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Un important dispositif policier a été déployé mardi dans les rues de Kampala, la capitale de l'Ouganda, a constaté un journaliste de l'AFP, avant une manifestation, interdite par les autorités, contre la corruption.
Le président Yoweri Museveni, qui dirige le pays d'Afrique de l'Est d'une main de fer depuis 1986, avait mis en garde les manifestants samedi, assurant qu'ils "jouent avec le feu".
Lundi, trois députés de la Plateforme d'unité nationale (NUP), principal parti d'opposition, ont été placés en détention provisoire.
Le dirigeant du NUP, Bobi Wine, a apporté son soutien au mouvement, qui a pris forme sur les réseaux sociaux autour du hashtag "StopCorruption" et est organisé hors de tout cadre politique.
Les organisateurs ont prévu de marcher en direction du Parlement.
A Kampala, des barrages routiers ont été érigés, tenus par des agents en tenue anti-émeute, certains portant des uniformes de camouflage, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les rues de la capitale étaient calmes.
"Nous sommes la jeunesse et le coeur de notre pays et nous ne le laissons pas tomber", avait déclaré lundi à l'AFP Shamim Nambasa, une des organisatrices du mouvement, qui a annoncé vouloir manifester, malgré l'interdiction de la police et les avertissements du président.
Les organisateurs se sont inspirés des manifestations qui secouent depuis plus d'un mois le Kenya voisin. Depuis le 13 juin, des rassemblements y sont organisés contre un projet de budget décrié, finalement retiré par le président William Ruto, mais également contre la corruption.
Fin mai, les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre cinq haut responsables ougandais dont la présidente du Parlement, Anita Among, en raison d'accusations de corruption ou de violation des droits humains. Kampala avait critiqué cette décision, appelant au respect de sa "souveraineté" et de sa "justice".