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Malade de longue durée, Catherine raconte son retour au travail: "Le soutien de mes collègues a fait que j'existais encore"

Durant l'année 2023, 6 entreprises sur 10 ont réintégré des travailleurs en maladie de longue durée. Dans la moitié d'entre elles, les travailleurs ont repris la même fonction, tandis que dans un cas sur cinq (18 %), un nouveau poste leur a été attribué dans l'entreprise. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par le prestataire de services de ressources humaines Acerta auprès de 2 700 travailleurs et 500 dirigeants d'entreprise.

Au cours de leur carrière, 39,2 % des travailleurs ont déjà été confrontés à une période de maladie longue durée. Pour un tiers d'entre eux, il s'agissait de moins de trois mois, tandis que la moitié de ces travailleurs ont été malades entre trois mois et un an et 18,4 % l'ont été pendant plus d'un an.

Victime d'un cancer du sein fin 2022, Catherine a dû abandonner son travail du jour au lendemain. Heureusement, 6 mois plus tard, à sa demande et en parfaite collaboration, son retour s'est mis en place. Et pour elle, ne pas revenir n'était pas envisageable. "Mon travail a toujours été une ressource, en tout cas je me suis toujours épanouie ici. Je pense aussi que le soutien de mes collègues a fait que j'existais encore", raconte-t-elle.

Une hausse importante

Selon des chiffres de l'Inami, on compte une hausse de près de 150 000 malades de longue durée (plus d'un an) au cours des 6 dernières années. Alors qu'en 2017 un peu plus de 400 000 personnes étaient absentes pour maladie depuis plus d'un an, ce chiffre a dépassé les 500 000 en 2022. Et on approche déjà des 600 000 d'ici la fin de l'année !

Pour Pascal Denhaerinck, directeur général du groupe CESI (médecine du travail), la situation pose question. "C'est un problème de société maintenant. Ne pas le voir, ce serait se tirer une balle dans le pied. Il est clair qu'il faut interroger le rapport au travail. Qu'est-ce qui explique autant d'absences de longue durée ? Pour reprendre le contrôle des choses, il faut vraiment réfléchir à la manière dont le travail lui-même et les organisations peuvent répondre à ce phénomène".

Cependant, il invite à ne pas s'inquiéter mais à agir rapidement. "Il ne faut pas avoir peur, on a déjà connu d'autres phénomènes. Il faut simplement se dire que c'est devenu une problématique centrale à laquelle nous devons faire face avec des experts, mais surtout avec bon sens".

Il y a donc deux fois plus de malades de longue durée que de chômeurs en Belgique. Évidemment, tout cela représente un coût important. À tel point que les dépenses pour les maladies de longue durée ont dépassé celles pour le chômage. En 2023, elles atteignaient plus de 8 milliards (contre 5,1 milliards pour le chômage). Pour l'année 2029, elles devraient s'élever à plus de 13 milliards.


 

 


 

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