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Les personnes obèses sont-elles victimes de discrimination sur le marché de l'emploi?

En Angleterre, le gouvernement propose de l'Ozempic gratuitement aux chômeurs obèses. Les kilos en trop, c'est un vrai problème pour trouver du boulot?
 

Selon Unia, les personnes obèses sont-elles encore victimes de discrimination sur le marché de l'emploi? Effectivement, il y a toujours de la discrimination envers les personnes en surpoids. En France, à compétences égales, pour un poste d’accueil, une candidate en surpoids a six fois moins de chance d’être recrutée qu’une femme dans la "norme" de poids et de couleur de peau.

Unia a reçu ces 10 dernières années 113 signalements dont 42 en lien avec le marché du travail. L'organisation pour la défense des droits humains a ouvert 25 dossiers qui portent sur des refus de recrutement, du harcèlement de la part de collègues et la hiérarchie, des préavis, des licenciements, etc.

Il y a quelques années, Unia s'est portée partie civile dans une affaire examinée par la cour du travail de Liège. Il s'agissait d'un homme qui postulait pour un emploi d’instructeur dans une auto-école. Après un premier entretien, il a reçu un mail lui expliquant que son profil physique ne convenait pas et lui demandant s’il avait déjà pensé à perdre du poids. Le tribunal du travail a estimé qu’il s’agissait bien de discrimination et lui a attribué une indemnité de 6 mois de rémunération.

Une discrimination encore trop peu "conscientisée" 

Le surpoids fait partie des caractéristiques physiques protégées par la loi. Et les entreprises sont tenues de procéder à des aménagement raisonnables, par exemple fournir une chaise de bureau sur laquelle la personne concernée est confortablement installée. Si ça coûte trop cher à l'entreprise, elle doit réfléchir à une autre solution avec l'employé.

Selon Unia, la grossophobie est une discrimination encore trop peu "conscientisée" dans notre société. Son invisibilité participe au faible taux de signalements reçus par Unia.

Enfin, lutter contre la grossophobie, c'est d'abord une question de vocabulaire. Selon une spécialiste de la question chez Unia, évitons de parler de surcharge pondérale et d'obésité, ça entretient le stéréotype selon lequel une personne qui a un excès de poids, est en mauvaise santé et ne prend pas soin d'elle.

Mieux vaut gros ou grosses, c'est ce qu'utilisent les associations comme Fat Friendly. Tout simplement parce qu'être gros n'est pas une honte.
 

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