Partager:
Le Figaro Magazine fait sa Une ce vendredi sur la Belgique et la surnomme "Le Belgiquistan". L'article donne la parole à quelques Belges, plus ou moins connus, qui vont tous dans le même sens: l'islamisme s'est imposé à l'école, dans les commerces, dans les médias, en politique et la Belgique ferait bien de s'inspirer du modèle français pour remettre de l'ordre.
Dans son article, le Figaro Magazine évoque notamment la rue de Brabant, à Bruxelles avec des éléments interpellants: on y vend des voiles jusqu'aux tailles pour enfants et on y trouve beaucoup de salon de coiffure non-mixstes.
Le voile pour enfant, est-ce que c'est autorisé? Et les salons de coiffure non-mixtes, sont-ils légaux et est-ce forcément religieux?
Dans le droit classique musulman, le port du voile est autorisé à partir de la puberté. Ce moment est considéré, en quelque sorte comme le moment où l'on devient une femme capable de discernement.
Pour ce qui est des salons de coiffure, il n'y a pas de loi spécifique interdisant ou autorisant explicitement les salons de coiffure non-mixtes en Belgique. Il est donc légal de n'y recevoir que des hommes ou des femmes. La "genrisation" du salon est souvent liée à la formation du coiffeur ou de la coiffeuse.
Il se peut aussi qu'une communauté privilégie un coiffeur de la même communauté. De même qu'il y a un fort intérêt des hommes pour les barber shop. On comprend facilement que les femmes n'y aient pas grand-chose à faire.
D'autres éléments de l'article
L'article "Voyage en Belgiquistan: comment l'islam s'est imposé en Belgique" est un dossier de huit pages. Il dépeint la société belge comme étant "coincée entre wokisme et islamisme".
Bruxelles, qualifiée de "capitale de l'Europe", est décrite comme une ville en proie à un communautarisme et un islamisme "ostentatoires".Les quartiers de Schaerbeek et Molenbeek sont particulièrement ciblés dans le reportage.
La rue de Brabant, associée à la communauté musulmane, et la rue d'Aerschot, connue pour ses travailleurs du sexe, sont décrites comme des zones aux "locaux délabrés et sales".
Le reportage mentionne également que l'appel à la prière serait invasif dans certains quartiers et une "économie islamique" en expansion est évoquée.
Cette publication s'inscrit dans une tendance de certains médias français à attirer l'attention sur la situation en Belgique, comme l'avait fait le magazine proche de l'extrême droite Valeurs Actuelles deux ans auparavant avec une Une similaire.
Quelques précisions
Dans l'article du Figaro Magaaine est suggérée une forte présence musulmane en Belgique. Selon des données de Salaam Gateway datant de 2010, environ 5,9% de la population belge était musulmane, soit environ 630 000 personnes. En 2015, ce chiffre était estimé à environ 673 000 musulmans. La Belgique comptait en 2023 11,79 millions d'habitants.
Schaerbeek et Molenbeek, à Bruxelles, sont dans le viseur de cet article. À Molenbeek, par exemple, selon Oasis Centrer, environ 36 000 résidents sont considérés comme "musulmans", dont 27 000 d'origine marocaine. Cependant, attention aux amalgames: la présence d'une communauté ne signifie pas nécessairement une "islamisation" généralisée.
Concernant la radicalisation supposée évoquée par le Figaro Magazine, il faut souligner que des rapports officiels, comme celui de l'Unité de coordination pour l'évaluation de la menace (OCAM) en Belgique, ont effectivement signalé la propagation d'une forme radicale de l'islam, notamment le wahhabisme, dans certaines mosquées et centres islamiques. A savoir que cette constation reste minoritaire et ne représente pas l'ensemble de la communauté musulmane.
Finalement, une "économie islamiste" en expansion est évoquée dans ce même article. Le site Salaam Gateway estime effectivement que l'industrie alimentaire halal représentait à 1,8 milliard de dollars en 2015 en Belgique, soit une somme colossale.
Retrouvez Vous êtes dans le journal tous les soirs du lundi au vendredi à 18h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.
