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Notre relation aux banques a beaucoup changé ces dernières années. Les banquiers sont passés à l'ère numérique et les contacts humains sont de plus en plus rares.
Être proche de son banquier était une image véhiculée par les banques il y a encore une dizaine d'années. Mais aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Peu sont les Belges qui connaissent désormais leur conseiller.
Réaliser des paiements en ligne, interagir avec sa banque par application... Martine, 76 ans, avait adopté ces nouvelles habitudes depuis 7 ans. Elle a pourtant appris qu'à partir du 24 mars, son téléphone ne sera plus compatible avec son application bancaire. "Je n'aurai plus accès à mon compte..."
Martine n'a pas d'agence bancaire à moins de 5 km de chez elle et elle dépend de son ami pour se déplacer. Elle se sent délaissée par sa banque. "Ils ne sont jamais libres, ils ne vous répondent pas, ou bien il faut ressonner... C'est nul, il n'y a plus aucun contact avec personne."
"Le numérique a vraiment pris le dessus"
Une digitalisation des services, sans doute à l'origine d'une nouvelle relation banquier-client. D'après la Fédération belge du secteur financier (FEBELFIN), 7 Belges sur 10 effectue des transactions bancaires via l'application ou par ordinateur. "Les banques ont mis en place de nouveaux services comme les appels vidéo, le live chat, et c'est de plus en plus utilisé par les Belges", explique Charline Gorez, porte-parole de la FEBELFIN. "On voit que vraiment le numérique a vraiment pris le dessus."
A noter que l'enquête a été réalisée en ligne, ce qui peut exclure une partie de la population. 69% des sondés disent accorder encore de l'importance au contact physique dans une agence bancaire.
Presque 2 millions de Belges éloignés du digital
Pourtant, leur nombre ne cesse de diminuer. En 10 ans, plus de la moitié ont disparu du paysage. En moyenne, on compte une agence pour 4.025 habitants. Un chiffre bien trop bas selon l'organisation Financité. "On estime à 1,9 million de personnes le nombre qui n'utilise pas la banque en ligne", rapporte Morgane Kubicki, porte-parole. "C'est des plus de 75 ans, des personnes âgées, mais c'est aussi 16% de la population entre 16 et 74 ans. Ce n'est pas rien, ça dépend du niveau d'études, ça dépend du niveau de précarité. Ce sont des gens qui ne sauteront peut-être jamais dans le train du digital." Ce que demande Financité, c'est de ne "pas abandonner" ces personnes éloignées du digital.