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Il faut parfois être très patient pour obtenir un rendez-vous médical chez un spécialiste. Le journal L'Echo et le site de prise de rendez-vous en ligne Doctoranytime ont mené l'enquête. Il en ressort que, notamment pour la moitié des dermatologues, il faut attendre plus de trois mois. Et pourtant, ce n'est pas forcément le signe d'une pénurie. Explications.
Vous l'avez peut-être remarqué, le temps d'attente pour obtenir un rendez-vous chez le médecin est parfois long, surtout chez certains spécialistes. Chez plus de 50% des dermatologues et des ophtalmologues, vous devez attendre plus de trois mois pour obtenir un rendez-vous. Même délai pour 30% des gynécologues.
Des pénuries? Sans doute, mais pas seulement explique Françoise Smets, doyenne de la faculté de médecine à l'UCLouvain: "Il y a peut-être des pénuries légères dans certaines spécialités. On le sait pour la médecine générale, notamment, et on y travaille depuis déjà de nombreuses années. Dans d'autres spécialités, on sait qu'il faudrait un peu augmenter les chiffres, mais c'est loin d'être la seule explication. Il faut aussi vraiment réfléchir à l'organisation. Qui fait quoi? Qui voit qui?"
Les médecins généralistes, même si on parle souvent de pénurie dans leur cas, affichent de bonnes disponibilités selon cette enquête. Vous pouvez obtenir un rendez-vous dans les 24 heures chez 49% d'entre eux.
Pour Françoise Smets, ces généralistes jouent un rôle central dans la prise en charge des patients: "La prise de rendez-vous se fait très facilement chez les spécialistes, alors que beaucoup de problèmes pourraient être pris en charge par des médecins généralistes ou d'autres professionnels de la santé. Donc il y a probablement, à certains moments, un engorgement des consultations qui n'est pas complètement justifié. Par ailleurs, les délais d'attente sont aussi différents en fonction des régions."
En d'autres termes, certains patients auraient parfois tendance à prendre "trop vite" rendez-vous chez le spécialiste alors que ce n'est pas forcément nécessaire, voire tendance à prendre rendez-vous chez le mauvais spécialiste. Tout cela encombre quelque part les cabinets médicaux de ces médecins.
En Belgique, on parle de pénurie géographique principalement dans les zones rurales, mais aussi dans certaines grandes villes. À Bruxelles, par exemple, plusieurs quartiers n'hébergent plus aucun généraliste.