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Contrairement aux inondations de 2021 provoquées par des cours d'eau en crue, hier c'est surtout le ruissellement qui était à l'origine de la montée des eaux. Un ruissellement qui est parfois d'origine agricole avec des coulées de boues venues des champs. Pour éviter le problème, il existe différents systèmes naturels comme la plantation de haies. On en voit pourtant assez peu le long des champs. Pourquoi voici.
Dans la famille de François-Xavier, on est agriculteur depuis trois générations. Les inondations et les crues, on connaît. La dernière date de l'été 2022. "Et là, c'est le torrent d'eau qui est arrivé en direct sur le village et sur la route. Et ça, c'est inarrêtable", se remémore-t-il.
Pas facile de lutter contre les coulées de boue. Des bassins d'orage aident parfois, mais ne suffisent pas. Même planter des haies qui peuvent retenir les terres reste compliqué lorsque l'on est agriculteur. "On cultive des terres qu'on a échangées entre nous. Et donc, on a la propriété de ce qu'on cultive, mais pas nécessairement à l'endroit physique où on travaille. Et donc, planter une haie sur la parcelle d'un autre agriculteur, ça c'est très compliqué dans notre cas", explique François-Xavier.
A Hannut, la commune a identifié 140 zones à risque en cas d'intempéries, 25 sont en cours d'aménagement. "Nous sommes obligés de mettre en place des solutions telles que, pour des petits écoulements, des fascines, des haies, des choses comme ça. Mais quand les écoulements sont plus importants, il faut retenir une certaine quantité d'eau", développe François Thonon, ingénieur agricole.
Et parfois, les systèmes les plus naturels sont aussi les plus efficaces. "La fascine de paille retient les eaux et filtre les eaux qui proviennent de ce vallon-là des cultures. Par contre, de l'autre côté, vous avez une bande enherbée qui est mise en aval d'une culture de pommes de terre qui vient d'être plantée. C'est une culture qui est très sensible aux inondations, donc les eaux sont filtrées et ralenties par cette mesure agro-environnementale", ajoute-t-il.
L'urbanisation croissante et la disparition progressive des prairies participent aussi à l'augmentation du risque d'inondations dans nos campagnes. "Ça a comme conséquence une augmentation de l'eau qui peut arriver, mais aussi principalement de la charge boueuse de l'eau. Donc, à la place d'eau, vous avez de la boue qui arrive sur les routes."
En province de Liège, environ une commune sur trois aménage des espaces, plante des haies et prévoit aussi des systèmes anti-crues pour protéger certains villages.