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Le nombre de vols à l'étalage en Belgique a atteint l'année dernière son plus haut niveau depuis dix ans. De plus en plus de commerçants imposent eux-mêmes un dédommagement au voleur pris en flagrant délit, sans que la police n'intervienne. C'est ce que rapporte l'organisation des exploitants de supermarchés indépendants d'Unizo, Buurtsuper.be, qui demande aux négociateurs du gouvernement fédéral de faire du vol à l'étalage une priorité.
Dans le magasin de Fabien Delespaul, ce sont les petits accessoires qui sont les plus souvent volés, par exemple des petits stylos à 8 euros : "C’est facile de prendre un produit comme ça… et de le mettre directement dans sa poche, ni vu ni connu".
Fabien évoque aussi les magnets : "On est quasiment à 30, 35 % au niveau des vols. Ce sont des produits tout à fait symboliques sur lesquels cela ne vaut plus le coup de continuer".
Malgré un système de caméras ultra développé, on compte près de 3 à 4 % du stock volé dans le magasin de Fabien: des petits objets et parfois des plus grands, comme des rideaux.
L'année dernière, la police a enregistré 24.021 vols à l'étalage en Belgique. Un chiffre en hausse de plus de 3 % (+3,24 %) par rapport à l'année précédente. Ce qui correspond au niveau le plus élevé depuis dix ans. "Sachant que seuls 11% des vols sont effectivement signalés par les commerçants, le nombre réel de vols est un multiple du nombre de signalements", a déclaré Luc Ardies, directeur de Buurtsuper.be.
Le nombre exact pourrait tourner autour des 240.000 vols par an et parfois les voleurs n’ont aucune gêne. "Un type de vols, c’est vraiment de prendre la pile entière, soit de tshirts, soit de jeans et de s’en aller en courant, ça c’est la technique la plus radicale", explique Marie-Aurélie Bruno, la gérante d’un autre commerce.
Et au-delà des chiffres, c’est aussi et surtout un traumatisme pour les professionnels : "Le fait que c’est un acte intrusif avec beaucoup d’agressivité, ça reste assez traumatisant pour le personnel, oui ça reste quelque chose de difficile à vivre", confie la gérante.
Ces vols représenteraient 1milliard d’euros de pertes par an, 1 % du chiffre d’affaires des professionnels. Pour la Fédération du commerce, un soutien du politique est attendu : des facilités pour porter plainte mais aussi un éventuel système d’amendes à perception directe.
"C’est un système qui a été mis en place, mais la police doit se déplacer et c’est à nouveau un souci parce que la police n’a pas toujours l’occasion de se déplacer, ce qui fait que le commerçant se retrouve seul avec le voleur à l’étalage, sans que la police ne vienne et sans qu’il ait lui-même des instruments pour pouvoir le sanctionner", souligne Laura Nivesse, la porte-parole de la Fédération du commerce et des services, Comeos.
Selon les dernières tendances, 9 commerçants sur 10 déclarent être victimes d’un vol au moins chaque semaine, des faits qu’ils souhaitent voir diminuer.