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Des traces de plomb et d'arsenic ont été retrouvé dans le sang de riverains habitant à proximité de broyeurs à métaux... mais quels sont les risques concrets ? Nous avons posé la question à Alfred Bernard, toxicologue à l'UCLouvain.
Les risques pour le plomb, on les connaît bien, le plomb a des effets infracliniques sur le développement du système nerveux central, mais ce sont des risques qui concernent essentiellement la vie fœtale et les jeunes enfants.
Pour l'arsenic, c'est le plus puissant cancérogène dans l'environnement, mais les risques de cancers ont toujours été décrits dans des populations fortement exposées via l'eau potable et également des populations qui vivaient autour d'industries polluantes, mais on n'est pas dans ce contexte ici, donc on n'est pas dans une situation aussi alarmante.
La prise de sang qui a été faite, c'est la seule analyse utile pour savoir si les populations sont plous ou moins exposées ?
Le biomonitoring, au fond, n'est pas la méthode la plus pertinente pour évaluer l'exposition. Pour la simple raison que les particules fines qui sont les plus dangereuses, les particules métalliques, dangereuses pour l'arbre respiratoire, sont peu ou insolubles dans l'eau. Donc ces particules s'accumulent dans les poumons et, vu qu'elles ne se dissolvent pas, on les retrouve pas dans l'urine et dans le sang. Donc la meilleure façon de faire, effectivement, c'est de mesurer ces polluants, ces particules fines métalliques, dans l'air ambiant.
On n'a pas d'idée de la durée d'exposition ni de données complètes, est-ce que les voisins sont assis sur une bombe à retardement ? Pour être plus clair, est-ce que les risques de cancer sont élevés ou pas ?
Non, je n'irais pas jusque-là. Au fond, nous avons à faire à des risques qui sont, au niveau environnemental, relativement faibles pour ne pas dire extrêmement faibles. Donc ce sont des risques qui sont peu probables dans un tel contexte, donc ici, je ne paniquerais pas vraiment.