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Face à l'augmentation alarmante des dépôts sauvages, les communes redoublent d’efforts pour identifier et sanctionner les pollueurs. Des milliers de tonnes de déchets sont ainsi collectées chaque année à Bruxelles et en Wallonie, avec des sanctions pouvant atteindre 62.000 euros. L'émission Flagrants Délits nous fait découvrir la lutte des autorités publiques contre ce phénomène.
Les déchets sauvages et dépôts clandestins sont un problème environnemental persistant. Les premiers désignent des détritus jetés ou laissés par négligence dans l'espace public, comme des mégots, des emballages ou des trognons de pomme. Les dépôts clandestins, quant à eux, relèvent d’actes intentionnels pour éviter des frais de gestion des déchets, avec des objets plus volumineux tels que sacs d'ordures ménagères, pneus ou vieux meubles.
À Bruxelles, le phénomène prend de l'ampleur. En 2023, Bruxelles-Propreté a collecté près de 4.290 tonnes de dépôts sauvages, soit environ 3,4 kilos par habitant. Un chiffre en hausse de 26 % ces deux dernières années. En Wallonie, les données sont encore plus saisissantes : une étude de 2019 révèle que 30.623 tonnes de déchets sauvages et clandestins y sont ramassées chaque année, représentant 8,2 kilos par habitant.
"Des fois, sur les boîtes de médicaments, on retrouve des noms"
Pour endiguer ce fléau, les communes déploient des moyens technologiques innovants. À Bruxelles, une vingtaine de caméras permettent d’enregistrer les plaques d’immatriculation des contrevenants. À Seraing et Waremme, les autorités ont introduit des applications comme "Better Street", qui facilitent les signalements citoyens. Chaque notification permet aux agents de localiser les dépôts et d’intervenir rapidement.
Sur le terrain, les inspecteurs ne se contentent pas de ramasser les ordures. Ils analysent leur contenu à la recherche d'indices : tickets de caisse, courriers ou documents nominaux, qui peuvent permettre d’identifier les responsables. Nous avons rencontré Alizée, qui explique son travail. "Nous avons une notification par mail qui nous informe évidemment d'un dépôt. On clique sur voir le signalement qui ouvre sur la page où toutes les déclarations sont faites, notamment en termes de dépôts clandestins", explique-t-elle. Dès son arrivée, des dizaines de sacs-poubelles traînent sur le bord de la route. "Alors la première étape ici, comme c'est une déclaration citoyenne, on constate que c'est bien les bonnes photos et le bon lieu. Donc ça, c'est déjà quelque chose de confirmé. Maintenant, on va regarder, on va ouvrir tous les sacs et voir si on peut retrouver une identification positive. Une identification positive, ça peut être un ticket de caisse, un courrier nominatif, ce genre de choses qui nous permet de remonter, évidemment, jusqu'au contrevenant".
Et pour y arriver, la policière va devoir vider les sacs un par un à la recherche d'un déchet précieux. "Des fois, sur les boîtes de médicaments, si on retrouve des noms, on peut retourner vers une pharmacie et avoir une identification. Des céréales, ça veut dire que c'est quelqu'un qui a ce type d'animaux chez lui, ça peut être des éléments qui peuvent confirmer, pendant l'enquête, qu'on a bien le bon contrevenant face à nous".
Des sanctions dissuasives mais insuffisantes
Les contrevenants s'exposent à des sanctions financières conséquentes. Les amendes peuvent atteindre 62.000 euros. À Seraing, par exemple, un simple dépôt à côté d’un conteneur vaut une amende administrative de 350 euros.
Malgré ces mesures, les chiffres montrent que les dépôts clandestins continuent de proliférer. Les efforts de surveillance et la mobilisation citoyenne restent donc essentiels pour freiner ce phénomène.
Ne manquez pas "Flagrants délits – saison 2", qui plonge au cœur du travail de certains agents œuvrant pour protéger notre quotidien, tous les jeudis dès le 14 novembre à 19h50 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.