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C’est l’un des cabarets les plus iconiques de Paris qui déménage le temps de quelques dates, en Belgique. Le Crazy Horse s’est installé pour 5 jours au Casino de Namur. Quels sont les secrets derrière ce spectacle glamour ? Nos équipes ont pu exceptionnellement accéder aux coulisses avant leur première.
Sur scène, elles sont habillées par la lumière, reconnaissables par un style inchangé depuis près de 70 ans. Perruques colorées, cambrures devenues mythiques, chic et élégance… Bienvenue dans l'univers du Crazy Horse, qui se produit pour la toute première fois en Wallonie.
La répétition
Un peu plus tôt dans la journée, à 14 h 00, les répétitions commencent sous la direction de Svetlana Konstantinova. Aucun détail n'échappe à son œil vigilant, chaque élément est noté dans ses fiches. "Il y a absolument tout : la lumière, l'éclairage, les rideaux… Bref, beaucoup de détails techniques à peaufiner avant la grande première", explique la metteuse en scène.
Loin de son cabaret mythique parisien, le Crazy Horse s'installe au casino de Namur. Il faut recréer ses repères à quelques heures du spectacle. En seulement quelques jours, la salle, la scène et toute la technique ont dû être reconstituées. "Il est impossible de recréer la salle parisienne à l'identique, mais elle reste similaire, et l'ambiance est la même. Ce qui compte, c'est que le public apprécie le spectacle", poursuit Svetlana Konstantinova.
La femme Crazy Horse
Les 11 danseuses de la troupe ont chacune un nom de scène : Zelda Showtime, Lila Magnetic, ou encore Bambi Splish Splash. Cette dernière explique son choix : "J'ai longtemps été le bébé de la troupe. Mon nom vient aussi de la forme de mes yeux et de mon caractère doux et déterminé, comme le personnage du dessin animé."
Le recrutement des danseuses du Crazy Horse est très exigeant. Être une "Crazy girl", c'est correspondre à la vision d'Alain Bernardin, le créateur du cabaret dans les années 50. Les danseuses doivent mesurer entre 1m68 et 1m73, avoir de préférence une bouche pulpeuse, un visage harmonieux, une cambrure marquée, mais surtout une personnalité. "Il n'y a pas de femme idéale. Chacun a sa propre vision. La perfection n'existe pas", précise Bambi.
L'autre marque de fabrique du Crazy Horse, c'est son jeu d'ombres et de lumières, dont le secret est jalousement gardé. Les costumes sont minimalistes : c'est la lumière qui habille et déshabille les danseuses. "Il y a un vrai jeu avec les lumières. Le spectateur ne sait jamais vraiment ce qui va se passer. Ils devinent, et nous, on joue avec ça", explique Taina De Bermudes.
Il faut être réactif et ne rater aucune entrée
La troupe compte aussi un maître de cérémonie, George Bangable. À 17 h, il nous ouvre les portes de son espace personnel. "Je dois enfiler deux pantalons pour me changer rapidement. Chaque veste correspond à une apparition. Cela demande beaucoup d'énergie. Il faut être réactif et ne rater aucune entrée", explique-t-il.
George est le seul Belge à se produire ce soir, un moment qu'il attendait avec impatience. "C'est vraiment un moment spécial. Je retourne dans mon pays, pour lequel j'ai beaucoup d'affection et de nostalgie. Le public belge est l'un des meilleurs, donc je suis en confiance." Il est 18 h quand les premiers spectateurs arrivent.
Elles ont de grandes jambes, ça fait rêver !
Le tarif des places varie entre 80 et 90 euros, selon l'emplacement. Le champagne est à 45 euros, les zakouskis à 35 euros. Une affaire rentable pour un événement… Immanquable. "Cela faisait longtemps que nous voulions voir ce spectacle. On a profité de l'occasion", confie un spectateur. "Ces jeux de lumière qui habillent le corps des filles sans être indécents, c'est superbe à voir", déclare une dame venue avec son mari. "Elles ont de grandes jambes, ça fait rêver !", s'exclame une autre spectatrice.
À 18 h 30, dans les coulisses, règnent calme et concentration. Les danseuses se préparent à monter sur scène et à enfiler leur costume de Crazy Girl. "Il y a toujours un moment de calme, ou de folie, selon l'humeur des Crazy Girls. La métamorphose commence dès que nous nous maquillons", confie Bambi.
Pour les 10 représentations à Namur, les 1700 places disponibles se sont vendues en quelques jours à peine. Preuve que l'univers du Crazy Horse continue de séduire, même 70 ans après sa création.