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Les fédérations Agoria, essenscia, Fedustria, Fevia et Indufed considèrent que la manifestation nationale du lundi 16 septembre constitue une mauvaise réponse à une bonne question sur l'avenir des secteurs industriels. Dans une lettre ouverte publiée jeudi, elles jugent légitimes les inquiétudes des travailleurs mais considèrent que l'action envoie un signal négatif. "C'est se tirer une balle dans le pied."
D'abord dédiée au conflit social chez Audi Brussels, la manifestation dans les rues de Bruxelles a finalement été élargie à tous les secteurs industriels et est devenue une mobilisation nationale interprofessionnelle.
Dans leur lettre ouverte, les fédérations indiquent s'attendre à ce que de nombreux collaborateurs ne se rendent pas au travail pour participer à la manifestation. Elles constatent que les travailleuses et travailleurs "ont des préoccupations légitimes" pour leurs emplois et l'avenir de leurs entreprises dans un secteur secoué par les turbulences. Agoria, essenscia, Fedustria, Fevia et Indufed ajoutent toutefois que ce n'est pas le moment de mener des actions contre les entreprises. "Tout le monde doit être sur le pont", écrivent-elles. "Causer des dizaines de millions d'euros de dommages économiques avec une grève et une journée d'action, c'est se tirer une balle dans le pied."
Les fédérations estiment qu'une telle manifestation détériore l'attractivité de la Belgique sur la scène internationale car les partenaires commerciaux scrutent la fréquence à laquelle le travail est interrompu et l'ampleur de l'impact sur leurs investissements. L'industrie dépend à plus de 70% des investisseurs étrangers, insistent-elles. "Il est regrettable et ironique que de telles actions mettent justement en péril ce qu'elles prétendent défendre."
Les secteurs appellent à la stabilité, à l'unité, au calme et au dialogue afin de pérenniser les entreprises. Ils demandent aux décideurs politiques, aux pouvoirs publics et aux syndicats de jouer un rôle "positif et constructif" pour relever ces défis.