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"Ce sera de la maltraitance": des actions menées dans 10 maisons de repos Emeis (ex-Orpea) après l'annonce de la suppression de 150 emplois

Les employés de différentes maisons de repos du groupe Emeis (ex-Orpea) ont arrêté de travailler ce jeudi. Ces actions sont menées en réaction à l'annonce de la suppression de 150 postes le 20 novembre dernier. 

De nouvelles actions locales ont lieu ce jeudi au sein de plusieurs maisons de repos du groupe Emeis (ex-Orpea), en signe de protestation face à la suppression de 150 postes annoncée la semaine dernière, a indiqué mercredi le front commun syndical. "On a compté, ça fait plus ou moins cinq membres du personnel par résidence. C'est une moyenne, ça peut être 8 chez nous et 2 ailleurs, donc on est dans l'incertitude complète", s'inquiète Vanessa Rocco, infirmière et déléguée Setca. 

L'incompréhension est "totale" pour le personnel employé par Emeis face à cette suppression de postes "mettant en danger la sécurité des résidents", selon le front commun. "Il ne peut y avoir d'issue favorable si les exigences du groupe portent atteinte à la qualité des soins pour les aînés et dégradent davantage les conditions de travail du personnel", ajoutent les syndicats.  

"Il y a des jours où on ne les (les résidents, ndlr) lève pas, parce qu'on n'a pas assez de bras, on n'est pas assez nombreux. Alors, si on licencie 150 travailleurs, je ne sais pas comment on va pouvoir travailler. Ce sera pire encore, ce sera de la maltraitance autant pour les résidents que pour les travailleurs", déclare Yvonne Mendoke, aide-soignante. 

Des actions locales se traduisant par des arrêts de travail et des moments d'information du personnel seront dès lors organisées dans certaines résidences du groupe à partir de jeudi. "La sécurité des résidents-habitants sera au cœur des préoccupations du personnel lors de ces actions", précise le front commun.  

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Dans les maisons de repos touchées par des actions, quelques travailleurs sont restés à l'intérieur pour assurer la prise en charge des résidents, d'autres, par peur, ont fait le choix de ne pas participer. "Il y a des gens qui n'osent pas non plus venri faire des actions parce que financièrement, c'est très difficile pour eux et malgré tout, ils ont toujours peur de perdre leur emploi", explique Mina Oubba, cheffe d'équipe accueil. 

Les maisons de repos concernées

Brabant Wallon

  • Closière Cornet
  • Belle Alliance
  • Bonaparte
  • Jean de Nivelles

Liège

  • Clos sur la fontaine

Hainaut

  • L'Adret

Bruxelles

  • Jardins d'Ariane
  • Terrasse des hauts prés
  • Longchamps
  • Château d'or

Le 20 novembre, la branche belge du groupe Emeis a annoncé son plan de restructuration à l'issue d'un conseil d'entreprise extraordinaire. La décision a été prise pour "mieux aligner la main-d'œuvre par résidence par rapport au nombre de résidents", s'est justifiée l'entreprise. Le groupe a décidé de vendre cinq maisons de repos et fermer deux résidences services à destination des aînés.  

Emeis dispose actuellement de 51 maisons de repos et de soins (MRS) et de 17 résidences services en Belgique. Parmi les maisons de repos concernées par la restructuration, trois sont situées en Wallonie: Château Dumont à Comines, Sérénité à Warneton et Saint-François à Saint-Nicolas (Liège). Deux résidences services, à Leerbeek et Dilbeek en Flandre, vont par ailleurs cesser leurs activités.

D'autres actions devraient avoir lieu dans les prochains jours, notamment lors de la première réunion prévue dans le cadre de la loi Renault, le 4 décembre prochain.

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