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Accent flamand: Dries Van Langenhove, condamné mais pas lâché

C’est le gendre que tous les Flamands, dont le brun est la couleur préférée malgré leur regard de préférence bleu acier, espèrent pour leur fille ou petite-fille. Mais voilà que le dit gendre gît. KO. Dries Van Langenhove, 30 ans, vient d’être condamné à un an de prison ferme pour négationnisme par le tribunal de Gand. Il est aussi privé de ses droits civils et politiques.

Ses fans flamands gardent espoir : ‘leur’ Dries a fait appel, un appel suspensif. En clair : l’ancien député d’extrême-droite, fondateur du groupe tout aussi extrémiste Schild en Vrienden reste libre, dans l’attente d’un nouveau procès. Raison de sa condamnation : des propos racistes et négationnistes tenus sur des groupes fermés gérés par Van Langenhove sur les réseaux sociaux.

Tous ceux qui n’étaient ni blancs, ni hétéros, ni flamands s’y faisaient injurier. On parle de milliers de messages ignominieux. Un exemple, cité dans la décision du tribunal : "Quelle est la différence entre un Juif et un morceau de savon ? Le savon tient plus de 5 minutes dans une douche"

En 2019, les propos ci-dessus étaient déjà connus. Cependant, cela n’empêcha pas – et poussa peut-être même – le Vlaams Belang à le placer en tête de sa liste pour la Chambre en Brabant flamand. Il fut bien sûr élu même s'il n’a toutefois jamais formellement adhéré au parti. Mais le parti adhéra bel et bien à lui et le soutient jusqu’à aujourd’hui. D’après le président Tom Van Grieken, "le procès de Gand est un procès politique et la justice est pourrie jusqu’à la moëlle".

Seuls Bart De Wever, Koen Geens ou encore Conner Rousseau s’expriment mieux que l’ancien étudiant en droit de l’université de Gand. Dries, lui, dit tout haut voire très fort, ce qu’un extrémiste se plaît à entendre : "Les Européens sont plus intelligents que les Africains", "La presse raconte n’importe quoi", "Non aux changements de sexe", etc. 

Cela écrit, la décision du tribunal de Gand, comme d’ailleurs ce modeste article, ne dissuaderont pas un seul adepte de l'extrême-droite de tourner le dos à cette idéologie qui fit tant de morts et en fera encore. C’est même l’inverse qui pourrait se produire. On l’a déjà vécu en 2004.

À l’époque, la Cour d’Appel de Gand condamna le Vlaams Blok, là aussi, pour des propos racistes. Le parti changea de nom et devint Vlaams Belang. Et quelques mois plus tard, il obtint son score le plus élevé à un scrutin : 24,3 %. De nombreux Flamands avaient eu l’impression que l’institution judiciaire avait tenté de museler le parti. Cela leur avait donné d’autant plus envie de le soutenir. 

L’ultradroite nationaliste pourrait donc bien encore améliorer son résultat cette année. Un récent sondage de la télévision publique flamande lui donne désormais 27,8 % et c’était avant que la justice ne rende sa décision. Tout porte à croire qu’on va vers 30 %.

J’ai pu encore le vérifier dans les rues d’Anvers cette semaine. Dries Van Langenhove y est très soutenu. Les Anversois rencontrés font souvent la comparaison avec Conner Rousseau, l’ex-président des socialistes flamands : "Lui aussi a tenu des propos racistes, dans son cas sur les Roms. Et il n’a pas été condamné", s'indigne un des passants. C’est vrai. Sauf que Rousseau était ivre, il s’est excusé et s’est engagé à suivre une thérapie. Ce n’est pas le cas de Van Langenhove.

Pour l’heure, le dit Dries ne se représente pas le 9 juin. Mais il pourrait bientôt se vanter d’avoir fait culminer le VB. Et fait culbuter la Flandre au rang des endroits les plus bruns et embrumés d’Europe.   
 

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