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L'Assemblée nationale sénégalaise a rejeté lundi soir un projet de révision de la Constitution porté par les nouvelles autorités. Le texte est considéré comme avant-coureur d'une dissolution du Parlement, hostile au pouvoir.
Les députés ont dit non par 83 voix contre 80 au projet de suppression de deux institutions consultatives, au terme de débats houleux diffusés sur les réseaux sociaux. La révision aurait aboli le Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental, comme promis par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, et son Premier ministre Ousmane Sonko. Le ministre de la Justice Ousmane Diagne a invoqué devant les députés la nécessité de mieux employer l'argent public.
MM. Faye et Sonko sont dépourvus de majorité à l'Assemblée nationale, élue en 2022. Le camp de l'ancien président Macky Sall continue en effet de dominer l'hémicycle.
Dans le système sénégalais, MM. Faye et Sonko ont pourtant besoin d'une majorité parlementaire pour mettre en œuvre les politiques de rupture qu'ils ont promises au nom d'un panafricanisme de gauche et de la justice sociale. Le président peut dissoudre l'Assemblée, mais pas avant deux années de législature. Il pourra le faire à partir du 12 septembre, a rapporté la presse en faisant état d'un avis du Conseil constitutionnel consulté par le pouvoir.
La présentation par le gouvernement de ce projet de révision de la Constitution a largement été considérée comme le prélude à une dissolution de l'Assemblée.
La coalition de l'ancien président a accusé le pouvoir d'utiliser un prétexte pour provoquer des législatives et soustraire le Premier ministre à une déclaration de politique générale. Un de ses membres, Abdou Mbow, a annoncé le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement.