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"Ridicule", "Une bonne chose": fin de l'obligation de vote pour les communales en Flandre, qu'est-ce que cela implique?

En Flandre, le vote n'est plus obligatoire pour les communales et les provinciales. Une première dans notre pays. Mais qu'est-ce que ça change, au fond ? L'obligation d'aller voter a-t-elle un effet sur le résultat des scrutins ?

C'est l'une des communes flamandes qui s'apprête à vivre l'expérience d'une élection communale sans obligation de vote. À Rhode-Saint-Genèse, les citoyens n'ont reçu qu'une invitation pour le 13 octobre, pas de contrainte officielle. Un nouveau chemin qui semble plutôt convenir.

"C'est bien que les autorités laissent le choix, d'un autre côté, je trouve qu'il appartient au citoyen de s'intéresser à ce qui se passe près de chez lui", témoigne une habitante. "C'est une bonne chose, je pense que c'est intéressant de pouvoir choisir si on se déplace ou pas", affirme un autre. 

Paradoxe de notre pays, en parcourant huit petits kilomètres seulement, nous arrivons à Braine-Laleux, ville Wallonne, où le vote sera bel et bien obligatoire. Un casse-tête qui divise déjà la population. "Je trouve ça ridicule. Je trouve qu'on est belges et qu'il devrait y avoir une loi pour tous les Belges et pas des arrangements, que ce soit au sud, au nord", s'indigne un Wallon. 

En Belgique, ce vote est obligatoire depuis 1893. Aujourd'hui, c'est le gouvernement régional flamand Open VLD, NVA et CDLV qui a décidé de supprimer cette obligation pour les scrutins communaux et provinciaux. Pourtant, il est prouvé que supprimer l'obligation divise les électeurs.

25% certains de voter encore, 25% certains d'arrêter, le reste serait en ballotage, un coup politique en jeu dans le nord du pays.

"Les partis qui ont pris cette décision espèrent en fait que ce sont les autres partis qui vont d'une certaine façon y perdre, que les électeurs et les électrices des autres partis ne vont plus aller voter. Et en particulier, ils pensent aux électeurs et électrices d'extrême droite et d'extrême gauche, mais d'extrême droite en particulier", explique ainsi Min Reuchamps, politologue à l'UCLouvain.

À l'échelle du monde, seule une trentaine de pays pratiquent l'obligation de vote, dont trois en Europe : chez nous, au Luxembourg et en Grèce. L'obligation de participer aux scrutins augmenterait le nombre de votants de 20% par rapport aux autres régimes.

"Un premier avantage, c'est en fait que la décision sera plus légitime puisqu'il y aura plus de personnes qui auront participé à cette élection et donc ça légitimise la décision. Mais il y a un autre avantage, c'est que ça va pousser les gens à s'informer et ça, c'est un avantage non-négligeable, même si les personnes peuvent tout à fait décider de ne pas aller voter, elles se seront posées la question", ajoute le politologue. 

En Belgique, malgré l'obligation de vote, 10% des électeurs ne se présentent jamais aux urnes.

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