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Médecins sans frontières (MSF) a mis fin à ses services de santé mentale aux personnes sans-papiers et aux demandeurs d'asile au sein du Hub humanitaire de Bruxelles en mars dernier, après sept années de participation, pour se concentrer sur les populations exclues du système de santé. Après une période de transition de plusieurs mois, ses activités ont été reprises par l'organisation Médecins du monde (MDM), qui supervisait déjà les autres activités médicales du Hub.
Entre 2017 et début 2024, MSF a mené 12.226 consultations de santé mentale au sein du centre humanitaire. "Nos patients souffraient de traumatismes, de dépression, d'anxiété, et certains ont subi des violences physiques, sexuelles ou policières, non seulement dans leur pays d'origine, mais aussi ici en Belgique", explique Maxime Renaud, coordinateur des soins de santé mentale au sein de l'ONG.
Au fil des années, la population du Hub a toutefois connu une certaine évolution. En 2023, MSF a constaté que 75% de ses patients au sein du centre étaient des demandeurs d'asile, "dont le gouvernement devrait être responsable", selon M. Renaud.
"Or, le projet de base de MSF est de toucher les populations les plus vulnérables, qui utilisent moins le Hub à l'heure actuelle. L'idée est donc de les retrouver", poursuit-il. Les services en soins de santé mentale de l'ONG seront donc désormais réorientés vers les personnes forcées de vivre dans des squats, dans la rue ou dans des campements de fortune.
Du côté du Hub, MDM a repris l'ensemble des activités anciennement exercées par MSF. "La transition n'a pas été compliquée, car nos activités sont très similaires", explique M. Renaud. "Cela représente même une certaine plus-value, car MDM s'occupait déjà des services sociaux et médicaux au sein du Hub."