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La problématique des mineurs étrangers non accompagnés (MENA) exploités par des réseaux criminels ne se limite pas aux gares bruxelloises, mais est constatée aussi à Namur, Liège ou encore Verviers. "Ce n'est pas un problème de sécurité publique mais de dignité humaine", insiste lundi le Délégué général aux droits de l'enfant, Solayman Laqdim.
Outre dans les gares du Midi et du Nord, le Délégué général aux droits de l'enfant, Solayman Laqdim, assure que l'exploitation criminelle de MENA est constatée dans tous les pôles urbains du pays. C'est le cas dans les gares de Namur, Liège-Guillemins et Verviers, ou sur le long d'axes autoroutiers, comme près de Waremme, Virton ou Arlon.
Le public des MENA, soit environ 3.500 enfants en Belgique, réussit en grande partie très bien son intégration, pointe le délégué, mais d'autres sont "dans l'errance la plus totale" et en "mode survie". "Ceux qui ne sont pas pris en charge restent sur le côté. Ils volent, agressent, vendent de la drogue, sont exploités par de petits réseaux criminels, sexuellement ou dans la sphère du travail".
Ces réseaux utilisent les MENA, "car ils connaissent bien leur vulnérabilité, étant faciles à convaincre, alors qu'ils veulent juste mettre quelque chose dans leur assiette. Ils sont donc facilement exploitables", décrit encore M. Laqdim. "C'est un public particulièrement vulnérable, sauf que personne ne s'y intéresse", s'insurge-t-il.
Il observe de plus en plus de jeunes filles et d'enfants de moins de 12 ans dans cet engrenage.
Il recommande avant tout de "mettre en sécurité ces enfants". La question du logement est fondamentale, selon le délégué qui plaide pour des structures d'accueil inconditionnelles pour les MENA, avec un "accompagnement intensif".
Il faut en outre leur offrir un statut administratif et une façon de retrouver une scolarité. Enfin, il rappelle qu'il manque "cruellement" de tuteurs légaux.