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Le Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles féminines (GAMS) a lancé mardi une campagne nationale de prévention contre l'excision destinée aux écoles, notamment à l'approche des vacances d'été qui constituent une période à risque accru. Une vidéo de sensibilisation à destination du grand public, ainsi qu'une campagne d'affichage et des outils didactiques adressés aux enseignants sont proposés par l'ASBL.
"Plus de 12.000 filles mineures en Belgique risquent d'être victimes de mutilations génitales féminines (MGF) si aucune mesure préventive n'est prise", relate la campagne. Si l'on peut penser le phénomène lointain, la problématique des MGF est en réalité devenue "mondiale à la suite des nombreux flux migratoires", a appuyé la directrice du Gams, Fabienne Richard.
À l'approche des vacances scolaires, donc des potentiels retours dans le pays d'origine, ce danger augmente. "Les filles les plus à risque ont entre 3 et 12 ans, mais les MGF sont aussi pratiquées chez certains bébés ou à l'adolescence, avant le mariage", continue l'association.
Depuis quelques années, le Gams est alerté sur le phénomène par des gynécologues de référence. Ceux-ci rencontrent, lors de consultations, des jeunes filles nées en Belgique et aujourd'hui majeures qui se renseignent sur les possibilités de chirurgie reconstructrice. Elles rapportent avoir subi une excision à un jeune âge lors d'un séjour dans leur pays d'origine.
Sous le slogan "Moi, j'en parle dans ma classe", cette nouvelle campagne vise les enseignants. Ces professionnels, en contact direct et quotidien avec les enfants, peuvent être alertés lorsque les filles mentionnent par exemple un tel voyage.
Plusieurs outils didactiques ont donc été fournis aux écoles francophones et néerlandophones. Des webinaires (bilingues) sont notamment accessibles aux enseignants et enseignantes afin d'apprendre à utiliser le "détectomètre" - un outil conçu pour évaluer les risques de manière objective et connaître la marche à suivre en fonction de l'urgence.