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L'utilisation de la médiation pour traiter les plaintes du grand public sur des questions de déontologie journalistique représente un outil "efficace et sérieux" pour les conseils de presse européens, selon une étude publiée jeudi par le Conseil de déontologie journalistique (CDJ). La médiation consiste à trouver un terrain d'entente entre le plaignant et le journaliste ou le média faisant l'objet de la plainte, au travers d'un règlement à l'amiable.
L'étude se base sur les réponses de 23 conseils de presse européens qui déclarent utiliser la médiation. Elle a été réalisée dans le cadre des appels à projets européens "Media Councils in the Digital Age" (MCDA), dont l'objectif est de renforcer le modèle européen d'autorégulation des médias, afin de protéger leur liberté d'expression et d'encourager le professionnalisme des contenus journalistiques.
La plupart des répondants interrogés par le CDJ estiment que l'utilisation de la médiation permet de restaurer la confiance du public envers les médias, en renforçant leur confiance mutuelle. Les processus de médiation contribuent également "à rassurer le public en lui montrant que ses préoccupations peuvent être prises en compte par les médias", selon les organes interrogés.
Certains conseils de presse émettent toutefois des doutes au sujet de l'efficacité d'un tel mécanisme. Pour ces détracteurs, "il est excessif de parler d'un dialogue entre les médias et le public, car il s'agit toujours d'une médiation entre deux parties, dont personne d'autre n'a connaissance".
Malgré ces réserves, la médiation reste un outil "efficace, important et sérieux" pour les conseils de presse européens, conclut le CDJ. D'après ce dernier, elle permet notamment de soutenir l'autorégulation des médias, de pousser les journalistes à remettre en question leurs pratiques et de contribuer à l'éducation aux médias.