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L'abandon du cours de morale, une décision "potentiellement inconstitutionnelle"

Un point de l'accord de gouvernement flamand concernant la place de la religion ou de la morale dans le cursus scolaire, a fait réagir avec force, samedi, les organisations laïques. Elles se posent même la question de la constitutionnalité de la proposition.

Le nouveau gouvernement flamand entend abandonner, dans l'enseignement officiel, les matières philosophiques spécifiques comme les heures de religion et de morale, pour les remplacer par un cours de "dialogue interphilosophique" (ou interconvictionnel).

"Selon nous, le gouvernement flamand n'est pas compétent pour opérer ce changement", communiquent samedi deMens.nu, coupole d'organisations laïques humanistes, et RIKZ.Z (Raad voor Inspectie & Kwaliteitszorg niet-confessionele Zedenleer), le conseil responsable du cours de morale non confessionnelle. "Notre Constitution stipule notamment que la liberté d'enseignement philosophique est protégée (article 24), et cet article ne peut pas, juste comme ça, être modifié au niveau fédéral". Ces instances se demandent donc si la proposition passerait le test de la Cour constitutionnelle.

On peut entre autres lire dans l'article 24 de la Constitution que "les écoles organisées par les pouvoirs publics offrent, jusqu'à la fin de l'obligation scolaire, le choix entre l'enseignement d'une des religions reconnues et celui de la morale non confessionnelle".

"Par ailleurs, qu'en est-il de l'équilibre entre les différentes confessions, sachant que l'enseignement catholique ne devra rien changer à son cursus?", se demandent les organisations. "Et comment avoir une bonne discussion sur les différentes convictions, s'il n'y a pas l'espace pour d'abord apprendre sur son propre parcours de vie?"

"Nous plaidons pour un dialogue constructif au sujet de l'avenir du cours de morale non confessionnelle, pour rassurer 130.000 élèves et leurs parents", concluent deMens.nu et RIKZ.Z.

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