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Les changements de domicile de candidats peu avant les élections communales sont courants. On peut y voir de l'opportunisme, mais c'est tout à fait légal, en respectant toutefois quelques conditions. Mais est-ce forcément un pari gagnant?
En 2005, juste avant les élections communales, Laurette Onkelinx, originaire de Liège, s'installe à à Schaerbeek. Déménager pour des raisons politiques, le phénomène a lieu à chaque élection communale. En 2006, Olivier Maingain quitte Bruxelles-Ville pour Woluwe-Saint-Lambert. Christophe Collignon, en 2010, déplace son domicile d'Amay. Ou encore Didier Reynders qui, en 2012, passe de Liège à Uccle.
"Il y a des stratégies de parti", dit Pascal Delwit, politologue à l'ULB. "Essayer de se rendre plus fort dans des espaces qu'on considère comme importants, qui concernent souvent les villes. Soit c'est parfois le choix de personnalités politiques qui, dans une commune, sont bloquées par un concurrent de leur propre parti ou par un concurrent d'un autre parti, et donc qui essayent de se relancer dans une commune en général qui est une commune assez limitrophe."
Cette pratique est autorisée, mais la domiciliation doit être effective deux mois avant le jour de l'élection communale. Si elle est légale, cette stratégie n'est pas toujours une réussite électorale. "Il faut que la personne soit considérée comme une vraie résidente de la commune", dit le politologue. "C'était un des problèmes de Laurette Onkelinx. Très vite, on a dit qu'en réalité, elle n'habite pas à Schaerbeek, elle habite Lasne. Donc, bien évidemment, une partie de la population se dit que c'est un déménagement de convenance, ce n'est pas son vrai domicile."
Laurette Onkelinx avait d'ailleurs été battue en 2006 à Schaerbeek.