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Le 13 octobre prochain, nous serons "obligés" d'aller voter pour les élections communales et provinciales. Ça ne sera pas le cas en Flandre. Est-ce que la Wallonie va suivre et est-ce que cela va changer quelque chose aux résultats? Nous avons posé ces questions à Christophe Deborsu, notre référent pour la Flandre.
Pourquoi avoir pris cette décision en Flandre?
La décision a été prise en 2019. Le parti libéral flamand (l'Open VLD), sous la houlette de son ministre Bart Somers, estime qu'il serait intéressant d'arrêter d'obliger les gens à voter pour deux raisons:
- Le parti libéral veut que les gens soient libres.
- Il estime que cela va inciter les partis à fournir encore un effort supplémentaire pour aller chercher les gens, pour leur donner envie de voter. Autre argument avancé: de toute façon, il y a déjà 10% des gens qui ne votent pas, même en Flandre, l'abstention, ça existe.
Qui seront les grands gagnants, et les grands perdants, de cette réforme?
La N-VA et le CD&V risquent de s'en porter mieux, parce qu'ils ont des électeurs plus fidèles. C'est sans doute pour ça qu'ils se sont laissé convaincre. Surtout le CD&V, qui n'était pas du tout un parti nécessairement partisan de cette mesure-là.
Ceux qui vont perdre, dit-on, c'est le Vlaams Belang et le PTB flamand, c'est-à-dire le PVDA. Mais cela demande d'être vérifié. On a quand même vu en le 9 juin dernier que les électeurs du Vlaams Belang étaient plus fidèles, peut-être, qu'on ne le pensait.
Pourquoi la Flandre et pas la Wallonie?
Le sud de la Belgique va-t-il suivre? Ce n'est pas à l'ordre du jour. Seul le MR a caressé l'idée à un moment. Georges-Louis Bouchez lui-même était d'ailleurs partisan de cette abolition de l'obligation de voter. Il y a eu un débat entre l'actuel président et Louis Michel au sein du parti libéral à l'époque.
Louis Michel était plus important qu'il ne l'est aujourd'hui et a remporté le débat haut la main. Georges-Louis Bouchez a donc dû s'incliner et se résoudre à garder cette obligation de vote.
C'est le seul parti qui était favorable. Les autres ne l'ont jamais été et force est de constater qu'il y a des problèmes plus importants que celui-là à traiter.
En plus de cela, cette obligation de vote est quand même extrêmement positive pour la démocratie parce que ça oblige finalement ceux qui sont peut-être moins concernés, qui ont peut-être moins envie, mais qui sont des citoyens aussi importants que les autres à aller voter.