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Une coalition avec l'extrême droite chez nous comme aux Pays-Bas? "Non cela n'arrivera pas", voici pourquoi

Pour la première fois aux Pays-Bas, l'extrême-droite arrive au pouvoir. Un accord a été trouvé pour la nouvelle coalition, six mois après les élections, et le parti de Geert Wilders en fait partie. Une question se pose donc, faut-il s'attendre à un scénario similaire en Belgique ? Notre référent flandréin Christophe Deborsu était l'invité du RTL info 19h pour livrer son analyse.

Ce qui se passe aux Pays-Bas donne des ailes au parti d'extrême droite flamand, le Vlaams Belang, qui espère en tout cas une coalition semblable en Flandre après les élections. Une question : est-ce que c'est possible ?

Alors je vais m'engager, non cela n'arrivera pas. Pourtant c'est vrai que sur papier on a l'impression qu'une telle coalition est encore plus envisageable en Flandre qu'aux Pays-Bas, tout simplement parce que le Vlaams Belang a 28% des intentions de vote dans notre Grand Baromètre, alors que le PVV de Geert Wilders n'a obtenu que 24% des voix aux Pays-Bas.

Il faut bien le dire, Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang ne se tenait plus de joie ce jeudi. "En Flandre nous pouvons enfin aussi avoir un gouvernement de droite. Pour cela le Vlaams Belang doit devenir le premier parti aux élections du 9 juin. Aidez-nous à devenir le plus grand et ensemble nous ferons en sorte que la Flandre soit à nouveau à nous", dit-il sur les réseaux sociaux. Il y croit.

Chez nous les partis, même de droite ont dit non

Il faut dire aussi que j'ai suivi le Vlaams Belang pendant un an pour le magazine Reporter qui paraîtra dans 8 jours sur RTL TVI. Et je me suis rendu compte qu'effectivement ce parti comptait énormément de très bons orateurs, bien formés. Ce n'est pas du tout le même scénario qu'avant. Alors que c'est un total contraste finalement avec le PVV, qui est vraiment le parti d'un seul homme, ce fameux Geert Wilders. Une preuve à ce propos : le candidat Premier ministre du PVV, c'est un ancien ministre socialiste. C'est un petit peu comme si Laurette Onkelinx était prévue pour diriger une coalition d'extrême droite de notre côté en Belgique. C'est carrément improbable.

Il y a une très grande différence entre la Flandre et les Pays-Bas. C'est tout simplement que chez nous les partis, même de droite, les partis flamands de droite, ont dit non. Hors de question de négocier, de s'allier avec le Vlaams Belang. Même Bart de Wever l'a dit sur RTL il y a quelques mois tout à fait clairement.

Autrement dit, il y aura peut-être des négociations, mais ce sera très probablement pour le show.

Et pourtant Christophe, 60% des électeurs de la N-VA veulent que leur parti forme un gouvernement avec le Vlaams Belang. Et d'après notre Grand Baromètre, les deux partis auront bien une majorité en Flandre.

Oui tout à fait. Mais alors là je vais vous proposer un autre scénario. Le 9 juin au soir, Bart de Wever voit que son parti connaît une grande défaite électorale. Il démissionne. Et dans ce cas-là, c'est peut-être Théo Francken qui prend la succession. Mais on le sait, M. Francken, lui, souhaite une alliance avec le Vlaams Belang.

L'aile gauche du parti fera très probablement sécession

Cela dit, dans ce cas-là, on dit déjà que l'aile gauche du parti fera très probablement sécession. L'aile gauche de la N-VA, dirigée par la très charismatique Zuhal Demir. Et donc dans ce cas-là, la N-VA ne pourra plus offrir de majorité à un gouvernement d'ultra-droite qui donc ne se formera pas.

 

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