Partager:
Ce mardi, nous poursuivons notre série "un mardi/un parti", chaque semaine, d’ici les élections. Ce soir, c'est au tour de Vooruit, les socialistes flamands, d'être analysé par notre journaliste politique, Martin Buxant.
Premièrement, le parti a abandonné le nom "SP.A" et donc le qualificatif de "socialiste" en 2021 pour rompre, disaient-ils, avec la vieille politique. De plus, il faut bien admettre que "socialiste" en Flandre, c’est moins vendeur qu’en Wallonie.
Alors, cette idée, elle vient de qui ? Elle vient de Conner Rousseau, le jeune et fringant président de parti de Vooruit qui a démissionné en novembre dernier. Le contexte pour Vooruit, c’est ça : Conner Rousseau, un peu comme Icare, s’est brûlé les ailes, à force de faire le malin sur Instagram et sur les réseaux sociaux, à force de vouloir copier certaines recettes de la droite, il a dérapé : remarques sexistes et remarques racistes, il a donc quitté la présidence d’un parti qu’il avait replacé sur la carte politique flamande en l’espace de quelques années.
Le contexte n'est donc pas évident pour eux.
Qui sont les électeurs de Vooruit ?
Nous avons travaillé avec le centre d’étude "Cluster 17" qui a passé au crible la société belge en âge de voter, un travail colossal réalisé sur des milliers de personnes, et qu’on vous présente semaine après semaine.
Rappelons que l’espace de la gauche est très restreint en Flandre. Il se concentre sur quasiment une seule "tribu", les multiculturalistes, dont la sociologie est assez "bobo", en gros, ce sont des diplômés qui vivent en ville et ils forment 26% des électeurs de Vooruit.
Mais il y a encore 2 autres groupes où Vooruit pénètre bien : les "modérés" et les "réfractaires". Les premiers, ce sont les membres d'une tribu plutôt centriste, libérale et élitaire, un groupe très hostile à l’indépendance de la Flandre. Les seconds, ce sont les membres d’un groupe très peu diplômé, peu politisé et populaire, assez féminin. Le défi de Vooruit, c’est donc de prendre l’ascendant sur les verts chez les "bobos" sans perdre les centristes.
Qui sont les personnages clé de Vooruit et quelle est leur trajectoire potentielle après les élections du 9 juin ?
Exit Conner Rousseau qui ne reviendra pas dans le parti à court terme. La nouvelle présidente, Melissa Depraetere, est inconnue au bataillon et en 3 mois, cela risque d'être difficile pour se faire une popularité.
Reste l’austère Frank Vandenbroucke, tantôt salué, tantôt haï pour sa gestion du covid. Seulement, on doit néanmoins lui reconnaître une intelligence et un sens aigu des dossiers de gouvernement. Seulement, si une élection se gagnait sur un bilan, cela se saurait depuis longtemps.
