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C'est un procès très attendu qui s'ouvre ce mardi à la Cour d'Assises du Hainaut, celui de Domenico Puddu, 70 ans. En 2019, il avait tué son voisin qui faisait des travaux dans sa maison. La victime était quelqu'un de connu et d'apprécier dans la région de Charleroi.
Le procès de Domenico Puddu, accusé d'avoir assassiné Jean-Yves Wargnies, le 30 décembre 2019 à Charleroi, de détention d'armes et d'avoir menacé d'attenter à la personne de Christophe Bertelli, a débuté ce mardi devant la cour d'assises du Hainaut.
Le jour des faits, la police est appelée pour des coups de feu à la rue du Congo à Marchienne-au-Pont. Elle découvre Jean-Yves Wargnies étendu contre un poteau électrique à la rue de Bayemont. L'homme est blessé à la cuisse et plus gravement à la tête. Il est envoyé en urgences à l'hôpital, où il meurt le 3 janvier 2020.
Au matin du 30 décembre, Jean-Yves Wargnies effectuait des travaux dans son habitation en compagnie de Christophe Bertelli, lequel dénonce un voisin, Domenico Puddu, comme étant l'auteur des coups de feu.
Ne supportant pas le bruit, Domenico était en conflit avec Jean-Yves depuis l'achat de sa maison, quatre ans plus tôt. Après avoir tiré un premier coup de feu, Domenico a suivi Jean-Yves, lequel avait pris la fuite, blessé à la cuisse, pour appeler la police. Il l'a achevé d'un second coup de feu, dans la tête cette fois, un peu plus loin. L'accusé, privé de liberté le jour même, est en aveux.
Le septuagénaire exprimera-t-il des regrets sur son geste ?
Le septuagénaire exprimera-t-il des regrets sur son geste ? C'est l'enjeu majeur du procès, et surtout une attente des proches de la victime. "Il exprime des regrets envers la famille", explique Thomas Puccini, avocat de l'accusé. "Par contre, il aura des difficultés à exprimer clairement des regrets sur le geste. En réalité, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il y a eu une issue fatale et il ne le conteste pas".
Jean-Yves Wargnies est touché par deux coups de feu le 30 décembre 2019 et il décédera quelques jours plus tard à l'hôpital. Domenico Puddu expliquera aux enquêteurs en avoir eu assez du bruit provoqué par les travaux de son voisin, notamment avec sa disqueuse.
J'ai vécu ce drame de très près
"Comment on peut en arriver à comettre un acte aussi épouvantable? Jean-Yves Wargnies était quelqu'un de formidable", note Jean-Philippe Mayence, avocat des sœurs de la victime. "C'était quelqu'un qui voulait éviter les conflits, quelqu'un de pacifiste". Le procès revêt un caractère particulier étant donné la personnalité de la victime. Touche-à-tout dans sa région et connu par un grand nombre de Carolos, jusqu'à l'avocat.
"Je le connaissais, et c'était en plus le frère de ma secrétaire avec qui je travaille depuis plus de 20 ans donc j'ai vécu ce drame de très près. Cette personne va manquer à tout le monde", clame l'avocat.
Dès ce mardi, huit hommes et quatre femmes se réuniront pour statuer sur le cas de Domenico Puddu. L'homme, résigné sur la peine, risque jusqu'à la perpétuité."Domenico Puddu pense que, vu la personnalité de la victime, il pourrait ne pas être traité de manière loyale...", conclut Thomas Puccini.
Le procès est présidé par Adrien Vander Linden d'Hoogvoorst, conseiller à la cour d'appel du Hainaut. Le ministère public est représenté par François Demoulin, avocat général.