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Il y a encore "des dizaines et des dizaines" de personnes portées disparues en Espagne après des inondations dramatiques qui ont déjà fait au moins 205 morts. L'urbanisation à outrance et souvent mal gérée de la ville de Valence est mise en cause. Particulièrement dans trois domaines. Explications.
Valence accueille chaque année 2,5 millions de touristes et pour eux, depuis longtemps, la ville investit et surtout construit. Voilà Valence vue du ciel en 1956. En 60 ans, deux tiers des vergers en haut à droite de l'image disparaissent pour laisser place à de nouveaux logements.
"L'eau n'arrive plus à passer à travers le sol puisqu'en fait la couverture de béton bloque l'accès au sol. Et en fait, même dans les zones qui ne sont pas artificialisées, ce sont des zones qui sont extrêmement arides puisqu'il y a eu des sécheresses. Donc, l'eau s'écoule et ça fait des grandes coulées, des grandes zones inondables qui se charrient, qui vont encore plus bas", explique Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace.
Autre problème de la région: son fleuve, le Touria. En 1957, Valence a connu d'importantes inondations. Le fleuve a été en partie asséché et détourné. Mais erreur, les canaux construits à l'époque ne sont pas assez larges.
"Pour moi, il y a une lacune de réflexion. Il aurait fallu avoir des bassins de retenue, des bassins d'orage en amont, vraisemblablement", commente Guy Damien, ancien professeur d'architecture et d'urbanisme.
Le troisième et dernier facteur: le réseau d'égouttage. Bien moins performant que le nôtre, il ne peut supporter de telles précipitations. Une faiblesse que connaissent la majorité des pays du pourtour méditerranéen. La région du Gard en France en a d'ailleurs fait les frais il y a deux semaines.