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Inondations de 2021: un jeune Belge perd sa petite amie et poursuit Total pour "les conséquences meurtrières de ses décisions"

Trois ONG et huit personnes issues du monde entier ont déposé plainte mardi à Paris contre le géant pétrolier français TotalEnergies, ses dirigeants et actionnaires, accusés d'homicide involontaire ou d'atteintes à la biodiversité.

Benjamin Van Bunderen Robberechts, un Belge aujourd'hui âgé de 17 ans a "risqué sa vie" en vain à l'été 2021 pour sauver son amie Rosa, alors âgée de 15 ans et morte sous ses yeux, emportée par les inondations records de 2021. Présent mardi à Paris, celui qui est désormais militant de l'environnement a indiqué "être là pour demander justice" contre ceux "qui choisissent le profit plutôt que les vies humaines et le climat". Et c'est TotalEnergies qui est dans son viseur. 

Ce mardi, trois ONG (ONG Bloom, Alliance Santé Planétaire et Nuestro Futuro) et huit civils ont déposé plainte contre le géant du pétrole. Les plaignants veulent mettre en cause pénalement TotalEnergies et ses plus hauts représentants "pour leur contribution au changement climatique et son impact fatal sur les vies humaines et non humaines", d'après un dossier de presse transmis à l'AFP. Contacté par nos confrères de l'AFP, TotalEnergies n'a pas répondu dans l'immédiat.

L'assemblée générale annuelle de TotalEnergies est prévue vendredi après-midi à La Défense. La plainte simple a été déposée mardice  vers 09h30 au tribunal judiciaire de Paris.

Deux ans de travail

Cette procédure vise les actionnaires donc de TotalEnergies, comme le groupe BlackRock et la banque centrale de Norvège Norges Bank, le conseil d'administration du groupe pétrolier, son PDG, M. Patrick Pouyanné, "dans le but de faire reconnaître les conséquences meurtrières de leur décisions, de leur entêtement à voter des projets fossiles qui menacent la stabilité du climat et donc de l'ensemble du vivant", a déclaré lors d'une conférence de presse Claire Nouvian, directrice-fondatrice de l'ONG Bloom, spécialisée sur les océans, qui coordonne et finance l'action pénale.


Dans le détail, le document de près de 100 pages, fruit d'un travail de "deux ans", vise deux autres délits: mise en danger d'autrui ou abstention de combattre un sinistre. "On attend du procureur qu'il analyse cette plainte et qu'il ouvre une enquête préliminaire à tout le moins, voire qu'il saisisse directement un juge d'instruction pour que des investigations soient menées et des responsabilités dégagées", a indiqué Me François Lafforgue, qui représente les plaignants. "Nous espérons que les juges vont sauver le monde, tout simplement", a souri Mme Nouvian.


La plainte est cosignée par huit personnes présentées comme des survivants et victimes du changement climatique venant de France, Pakistan, Grèce, Belgique, Zimbabwe, Australie, Philippines, qui ont été affectés par de récents cataclysmes, comme les inondations dévastatrices au Pakistan en 2022, la tempête Alex en France en 2020 ou le cyclone Idai au Zimbabwe.

"Climato-sceptique"


Dans un dossier de presse, les plaignants affirment que "TotalEnergies est conscient de l'impact de ses activités depuis au moins 1971", mais a depuis "suivi une ligne climato-sceptique afin de (...) protéger ses investissements croissants dans les énergies fossiles".
En l'occurrence, le pétrole et le gaz dont les rejets issus de leur combustion réchauffent les températures de la planète.
Les plaignants rappellent des déclarations d'août de Patrick Pouyanné, disant "assumer" son "pilier hydrocarbure", au vu de la demande. "Je respecte l'avis des scientifiques, le problème, c'est qu'il y a la vie réelle".


Pourquoi ne viser que TotalEnergies ? Le groupe "est l'un des premiers" visés, mais d'autres procédures "sont en cours d'élaboration" ailleurs concernant ses concurrents, a assuré Hadrien Goux, chargé de campagne énergies fossiles à Bloom. 


Outre cette procédure, TotalEnergies est sous le coup de plusieurs actions judiciaires, au pénal ou au civil, à Paris ou à Nanterre notamment, pour certaines rejetées, concernant des sujets climatiques, environnementaux et sociaux.


Le groupe, dont les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes représentent environ 1% des émissions mondiales selon les plaignants, assure viser la neutralité carbone en 2050, l'une des conditions d'après les experts du climat pour tenir l'objectif le plus exigeant de l'accord de Paris 2015 de rester sous la barre des 1,5°C.


 

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