Partager:
Le Fugitive Active Search Team (FAST), l'équipe de la police judiciaire fédérale spécialisée dans la recherche et l'arrestation de criminels en fuite, a retrouvé 6.208 fugitifs depuis sa création, le 25 août 1999. En un quart de siècle, sa finalité et ses moyens ont évolué.
L'idée de créer une unité spéciale pour dénicher les criminels en cavale germe en novembre 1998 dans la tête du Collège des procureurs généraux. Après un projet pilote à Bruxelles, le FAST se déploie à l'échelle nationale le 25 août 1999, retrace la police fédérale.
Dans son viseur : des prisonniers évadés et des condamnés en fuite en Belgique, mais aussi des personnes recherchées à l'international qui se cachent au Plat pays. Au fil des ans, le FAST a toutefois affiné ses objectifs. Fin 2016, le service de la police fédérale a créé une liste répertoriant les criminels les plus recherchés par la Belgique, les "Belgium's Most Wanted".
S'y retrouvent des individus condamnés à de lourdes peines ou liés à des infractions graves, comme des affaires de terrorisme. Depuis 2019, l'unité privilégie en outre "la qualité à la quantité". "Il est plus important d'arrêter une personne condamnée à 20 ans de prison que 10 condamnées à deux ans", illustrait le chef du FAST, Gerry Van Loock, lors de la présentation en avril du bilan annuel de l'équipe.
Des moyens élargis
Ainsi, le FAST a mis la main sur 168 fugitifs l'an dernier, contre 232 en 2022 et un peu plus de 300 un an plus tôt. Actuellement, l'unité spéciale compte 951 dossiers ouverts. Depuis 2020, le FAST offre également un appui à d'autres services de police pour mettre la main sur des fugitifs à rechercher en priorité dans des enquêtes en cours, comme les "gros poissons" dans les dossiers de stupéfiants.
Ses moyens ont aussi été élargis. Depuis cinq ans, l'équipe du FAST peut avoir recours à des méthodes particulières de recherche, sous la direction d'un magistrat spécialisé (pour utiliser des indicateurs) ou d'un juge d'instruction (pour les missions d'observation et d'infiltration ou les repérages téléphoniques).
L'équipe, qui comptait sept membres opérationnels à ses débuts, a doublé en 25 ans. Concrètement, le FAST est dirigé par un commissaire de police assisté de 14 policiers et de deux membres du cadre administratif.
Les équipes nationales FAST ont également inspiré la création d'un réseau européen transfrontalier. ENFAST a ainsi vu le jour le 1er janvier 2013 au sein d'Europol, l'agence européenne de coopération policière. La police fédérale belge en a pris la première présidence pendant deux ans (2013-2014), avant de passer le relais à l'Allemagne.
