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Le roi a prononcé son traditionnel discours de Noël, mais cette année, il semblait assez particulier et très personnel. L'histoire derrière son allocution est intéressante, presque digne d'un conte de Noël. Analysons ses propos en détail.
C'est un discours assez personnel et original que notre roi a prononcé. Original, parce qu'on voit d'emblée le roi assis à son bureau, une lettre en main. Et derrière cette image, il y a toute une histoire presque au parfum de conte de Noël.
Il y a quelques semaines, le palais reçoit un courrier d'élèves de première secondaire de Leuven. C'est un courrier parmi les 40.000 à 60.000 que reçoivent chaque année le palais, mais cette lettre attire plus particulièrement l'attention des collaborateurs qui la présentent au roi.
Dans cette lettre, on peut lire les enfants qui écrivent : "Hier, au journal télévisé, nous avons vu une petite fille courir dans une rue dévastée. Elle était couverte de poussière et de larmes". Ils joignent le lien d'une vidéo, une vidéo poignante, dit le souverain, dans laquelle les élèves l'interrogent. Ils s'adressent directement à lui : "Du plus profond de notre cœur, nous vous demandons s'il y a encore un espoir, un espoir d'un monde où les enfants ne souffrent pas de la guerre".
Confiance et responsabilité
Et ici, comme dans chaque discours, le roi va parler de confiance et de responsabilité. Il exhorte aussi au réveil face à tant de violations du droit international, sans nommer les conflits. Il appelle les politiques et chacun de nous aussi à construire un monde meilleur, plus équitable, y compris en Belgique. C'est une belle histoire de Noël, nous dit-on au palais, parce qu'il y a une suite après l'envoi de cette lettre. Ces enfants ont été reçus la semaine dernière, mercredi dernier, on le voit sur cette vidéo.
Ils ont été reçus par le roi à Laeken, dans le bureau même où le discours avait été enregistré la veille. Donc le roi leur a annoncé que leur message serait transmis et qu'ils seraient au cœur de ce discours de Noël. C'est l'occasion pour le chef de l'État de se montrer à l'écoute de son peuple, mais aussi de mettre en lumière le travail des enseignants. Une jeunesse sensible, généreuse, et un thème qui leur est cher à lui et à la reine, les enfants dans les guerres.
Pas de gouvernement
Le roi n'a toujours pas de gouvernement fédéral, ni bruxellois d'ailleurs, mais ça ne semble pas vraiment l'inquiéter. Il en a parlé un tout petit peu, quelques phrases, et c'est plutôt normal, puisque le discours de Noël est traditionnellement le moins politique des trois messages annuels.
On sent malgré tout une légère impatience puisqu'il dit que l'année à venir devrait être enfin, tout est dans le "enfin", voir l'ensemble de nos gouvernements au travail. Cela signifie qu'aux yeux du palais, ce n'est pas encore la crise et que ce n'est surtout pas le moment de la provoquer. Et s'il faut taper du poing sur la table, ce sera à l'occasion du discours beaucoup plus politique, celui-là fin janvier devant les autorités du pays.