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Viol d'une fillette à La Louvière: le jeune âge des auteurs particulièrement interpellant

La semaine dernière, une jeune fille de 12 ans a été violée après la sortie de l'école par plusieurs jeunes à La Louvière. Deux d'entre eux ont été arrêtés. Ils ont 12 et 14 ans, des faits particulièrement choquants, notamment au vu de l'âge des auteurs. Comment expliquer de telles dérives?

Le site de l'ascenseur à bateau n°3 du canal du centre, un endroit calme, apprécié par les promeneurs et les joggeurs. C'est là, dans cet endroit discret, que le viol collectifd'une jeune fille de 12 ans a eu lieu. Cette agression sexuelle a été accompagnée de coups. Alertée par les cris, une passante a prévenu des ouvriers de l'ouvrage qui étaient à proximité. "Ils se sont un peu éparpillés", raconte Stéphanie Kulcsar, mécanicienne pour le SPW. "En s'éparpillant, là, ils ont aperçu la jeune fille qui était allongée au sol, donc mes collègues, tout de suite, comme elle était dénudée, l'ont couverte et ont appelé les secours le plus vite possible."

Les faits auraient été commis par cinq jeunes. Au moins deux ont été arrêtés: ils ont 12 et 14 ans. À cet âge, pas de dessaisissement possible du juge de la jeunesse. La justice pourrait mettre en place des mesures de placement au centre ou d'accompagnement éducatif.

"L'accompagnement éducatif qui serait imposé à ce moment-là par le tribunal de la jeunesse obligerait finalement les familles à vérifier le cadre dans lequel l'enfant, le mineur, évolue", explique Fabrice Guttadauria, avocat. "Est-ce que le cadre sexuel est bien posé ? Est-ce que la notion de consentement a bien été expliquée ? Est-ce qu'on est conscient que la majorité sexuelle dans notre pays est fixée à 16 ans et non pas à 12 ans ou 14 ans ?"

La "sous-culture délinquante" 

Jessica Thiry est psychologue et psychothérapeute. Elle participe à cet encadrement imposé par le juge. Elle prépare pour demain une séance de parole avec des jeunes qui ont commis des délits sexuels et qui sont passés devant la justice. Concernant l'effet de La Louvière, elle repère deux problématiques: l'effet de groupe et la sous-culture délinquante. "La sous-culture délinquante pour un individu mineur, ça peut être très important et prendre beaucoup de place", affirme-t-elle. "Ça peut prendre la place de la sous-culture familiale par exemple, de la sous-culture scolaire et impliquer une loyauté par rapport à cette sous-culture délinquante et au groupe délinquant qui est tellement grande qu'elle prend le pas sur toutes les autres valeurs de respect de l'autre, de respect des règles et de la loi que le jeune aurait pu avoir par ailleurs."

L'accès facilité à la pornographie et certaines dérives sur les réseaux sociaux peuvent également jouer un rôle.

Quant à la très jeune victime, elle est fortement choquée, elle doit être accompagnée psychologiquement.

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