Partager:
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné lundi un homme à un an d'emprisonnement et à verser 5.000 euros de dédommagement pour harcèlement avec circonstance aggravante relative à une discrimination sur la base du "sexe". Samantha Warginaire, femme transgenre bruxelloise, a été la cible d'un harcèlement téléphonique en 2021.
Entre novembre et décembre 2021, Samantha est harcelée par téléphone à 14 reprises. L'auteur, qui a trouvé son numéro de téléphone sur internet, enchaîne messages et appels insultants, transphobes et homophobes. Grâce à certains appels non-masqués, le numéro arrive à être retracé et Samantha décide alors de porter plainte. Elle est rejointe en partie civile par Unia, le Centre interfédéral pour l'égalité des chances.
Le verdict de l'affaire a été rendu lundi au tribunal correctionnel de Bruxelles, condamnant le harceleur à un an de prison ferme et 5.000 euros d'indemnités à la victime pour harcèlement, avec comme circonstance aggravante une discrimination sur la base du genre de la victime.
Le condamné, absent aux audiences du procès ainsi qu'au verdict, avait déjà été condamné par la justice à des astreintes pour harcèlement téléphonique en 2006.
"Je suis satisfaite du verdict et contente que le procès soit terminé", a déclaré lundi matin Mme Warginaire à l'agence Belga. "C'est important que le harcèlement soit reconnu comme un comportement qui mérite d'être véritablement puni, et l'on peut espérer que ce verdict dissuade d'autres personnes de participer à quelconque acte de harcèlement", a-t-elle ajouté.
Pointant les discriminations liées sur la base du genre et du sexe, Samantha a souligné l'exemple qu'un telle décision judiciaire pouvait constituer. "Je pense que mon cas peut faire jurisprudence, et que le verdict rendu aujourd'hui peut donner espoir aux personnes transgenres victimes de harcèlement quant à l'aboutissement de leurs plaintes", a continué la Bruxelloise.