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Ce matin, Salah Abdeslam se présente comme électromécanicien. C'est une différence notable par rapport au procès de Paris où il avait revendiqué le titre de soldat de l'État islamique. Cette différence est peut-être le signe d'une évolution positive.
Quelques minutes plus tôt, ce relevé des identités avait commencé avec Mohammed Abrini. Cheveux courts, barbe longue, Mohamed Abrini semble avoir vieilli depuis le procès de Paris. C'est aussi le cas d'autres accusés, présents aux deux procès : il semble que la prison ne permet pas de maintenir la forme, bien que Osama Krayem, lui, ait "l'air d'un vieil adolescent boudeur".
Osama Krayem, c'est l'homme qui, au dernier moment, a renoncé à entrer dans le métro pour se faire exploser. Ce matin, il a refusé de se lever. Il ne veut pas décliner son identité, ni donner son âge. Il a décidé qu'il ne participerait pas à ce procès. À Paris, il était resté mutique là aussi. Et pourtant, il avait participé à l'enquête.
Alors ce matin, dans ce grand box désormais commun à tous les accusés, ils étaient sept, entourés chacun de deux policiers cagoulés. Deux autres accusés comparaissent libres : ils sont sur un petit banc juste devant leurs avocats. Le dixième accusé, Ossama Atar, est probablement mort en Syrie.
Les avocats des accusés s'expriment
Avec cet appel des accusés, ce relevé des identité, ce matin, on a vraiment le sentiment d'être entrés de plain-pied dans ce procès.
"C'est un vrai départ, enfin. Donc on espère qu'il n'y aura pas de nouvelles suspensions, mais je pense qu'on est bien partis maintenant et la cour d'assises nous a rassuré sur le fait que nos clients pourraient bénéficier d'un procès équitable et nous allons nous assurer que ça soit le cas toute la route", a expliqué Stanislas Eskenasi, avocat de Mohamed Abrini.
"C'est une étape importante. C'est une étape qui va nous prendre à mon avis la journée, et on espère qu'il y aura une mobilisation citoyenne que pour quand même faire un procès. Tout le monde attend une réponse à ce procès, qu'elles soient partie civile ou qu'elles soient accusé. Je crois qu'il est temps en tout cas de tordre le cou à cette affaire et enfin de permettre à tout le monde de faire son deuil, à quelque niveau qu'ils soient", a enfin déclaré Xavier Carrette, avocat d'Ibrahim Farisi.