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Un tribunal espagnol a condamné vendredi à deux ans et demi de prison un conducteur et un ex-responsable du réseau ferroviaire espagnol pour un accident de train qui avait fait 80 morts en 2013 à Saint-Jacques-de-Compostelle.
"Les deux prévenus ont violé le devoir de prudence que leurs fonctions leur imposaient" et ont "mis en danger" les passagers du train, a estimé le tribunal de cette ville de Galice (nord-ouest), cité dans un communiqué de l'autorité judiciaire espagnole.
Le 24 juillet 2013 au soir, le train à grande vitesse Alvia 04155 avait brutalement déraillé peu avant son arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle, avant de s'encastrer dans un mur d'enceinte situé à quatre kilomètres de la ville.
L'accident, survenu la veille de la fête de Saint-Jacques, qui réunit chaque année des milliers de pèlerins catholiques dans la cité galicienne, avait aussi fait plus de 140 blessés parmi les passagers.
L'enquête avait rapidement mis en évidence une vitesse excessive. Le train de la Renfe, compagnie de chemin de fer espagnole, roulait à 179 km/h lorsqu'il a déraillé, alors que la vitesse sur ce tronçon était limitée à 80 km/h.
Dans son jugement de 530 pages, le tribunal a reconnu la responsabilité directe du conducteur du train et de l'ancien responsable de l'Adif, organisme gérant le réseau ferroviaire espagnol, dans la mort de 79 des 80 personnes tuées.
La 80e victime, blessée dans l'accident et décédée 73 jours plus tard à la suite d'une grave maladie, a pour sa part été comptabilisée parmi les blessés. Cela ouvre néanmoins le droit à une indemnisation, selon le communiqué.