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Le prix des matières premières, comme l'huile de friture ou la graisse de bœuf, continue d'augmenter. Une tendance qui a des répercussions sur le célèbre cornet de frites belge.
Chaque mois, RTL info et Testachats analysent l'évolution des prix dans les supermarchés à travers un panier de plus de 3.000 produits de base, répartis dans 7 grandes chaînes. Le verdict est clair : l’inflation continue de peser lourdement sur les produits de première nécessité.
Parmi eux, les matières grasses utilisées en friterie n’échappent pas à la hausse. En seulement deux ans, le prix de l’huile de friture a bondi de 30%. Une augmentation qui met à mal autant les consommateurs que les professionnels.
Chaque année, un Belge consomme en moyenne 16 kg de frites, avec une fréquence d'environ une portion hebdomadaire. En Wallonie, où se situe un tiers des 5 000 friteries du pays, ce sont 130 tonnes de frites qui sont servies chaque jour.
L'impact sur les professionnels
Astrit Sefa, co-gérant de la friterie Master Frites à Bruxelles, constate une augmentation généralisée des coûts. Le prix d’un paquet de frites a légèrement augmenté dans son établissement, passant "de 3,50 € en 2020 à 3,90 € en 2025".
Une hausse modérée au regard des fluctuations des matières premières. Il affirme qu'en 2019, "10 kg de graisse de bœuf coûtaient 15€". Toujours selon lui, ce prix a grimpé à "37€ en 2020, avant de redescendre à environ 20€ depuis 2023".
Malgré cela, Astrit Sefa assure avoir fait son maximum pour absorber les augmentations : "Les prix ont flambé, pas seulement pour la graisse, mais aussi pour l’énergie, les gaz et les coûts de la vie. Nous avons purgé nos bénéfices pour ne pas pénaliser nos clients. Nous avons augmenté nos prix de seulement 6 %, alors que les coûts réels ont grimpé de plus de 30 %."
Pourtant, Master Frites affirme ne pas avoir modifié ses pratiques : "Nous utilisons toujours la même graisse de bœuf, car pour offrir un produit final de qualité, nous sommes obligés de procéder ainsi. Sinon, nous perdrions en qualité, ce qui n’est pas le but."
Une consommation en mutation
L’inflation pourrait toutefois influencer les comportements d’achat. Selon l’enseigne Delhaize, la vente d’huiles de friture montre une tendance à la baisse. L’apparition des friteuses à air, comme les air fryers, pourrait expliquer cette évolution, bien que l’impact direct de l’augmentation des prix ne soit pas négligé.
En attendant, les professionnels des friteries continuent de jongler avec les contraintes économiques pour préserver une tradition culinaire chère aux Belges. Mais avec une huile de friture qui reste en moyenne 30 % plus chère qu’en mars 2022, le cornet de frites reste un plaisir plus coûteux qu’avant.