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L'Association belge des victimes de l'amiante (Abeva) demande aux candidats des scrutins à venir en juin saisir "à bras le corps" la question de ce matériau de construction. "Il n'est pas une ville, un village, un hameau dans notre pays qui ne compte des toits, des pignons, des tuyaux, des canalisations en amiante-ciment", souligne l'association.
Abeva rappelle les enjeux que présentent "l'utilisation passée de l'amiante et sa persistance dans notre environnement, notamment de travail, les risques du désamiantage et le coût exorbitant des dégâts humains et financiers causés par l'amiante".
Avec plus de 300 mésothéliomes détectés en 2021 - cancer de la plèvre typique d'une exposition à l'amiante - le risque sanitaire lié à ce matériau reste très actuel. D'autres pathologies comme les cancers du poumon, du larynx ou des ovaires peuvent aussi être liés à l'amiante.
L'association constate que parmi les victimes de mésothéliomes indemnisées par le Fonds amiante entre 2007 et 2023, 26% étaient des victimes non professionnelles. Elle déplore en outre qu'un grand nombre de victimes échappe aux statistiques officielles.
Abeva demande que les représentants politiques wallons et bruxellois "prennent enfin la question de l'amiante à bras le corps", notamment en inscrivant le désamiantage dans leurs programmes électoraux.
Elle plaide aussi pour l'élaboration d'un plan d'élimination de l'amiante en Wallonie et à Bruxelles "co-financé par les ex-industriels de l'amiante qui, durant des décennies, ont délibérément amianté notre pays". Elle cite à ce titre la multinationale Eternit, active dans la fabrication d'amiante-ciment jusqu'à la fin des années '90.
En effet, l'association milite de longue date pour un désamiantage "massif et coordonné" des bâtiments, des écoles et des maisons, alors que les initiatives en la matière restent trop souvent individuelles. Jugeant que les frais sont donc assumés par la collectivité et ses citoyens, Abeva recommande le principe du "pollueur-payeur".