Partager:
Face au nombre d'arnaques et de fraudes, Febelfin, la Fédération belge du secteur financier, lance un avertissement et veut dénoncer certaines pratiques utilisées par les voleurs.
Tout commence par un message vocal automatisé qui demande de contacter un numéro en urgence. La mésaventure est arrivée à Joël il y a quelques jours. "J'ai reçu cet appel à 14h21, ça a duré 54 secondes. C'est un numéro totalement belge, totalement légal, rien n'apparaît qui est frauduleux". Vigilant, il ne s'est pas laissé prendre au piège et témoigne pour mettre en garde : "J'ai bien l'impression que des gens se feront encore avoir, maintenant, demain, très demain, dans un mois, dans un an, parce qu'il y a une peur panique", estime-t-il.
Aucune banque n'enverra jamais personne à domicile pour récupérer une carte bancaire, met en garde mardi Febelfin. Ce type de fraude se multiplie en Belgique, d'où l'appel de la fédération du secteur financier, mais aussi de la police fédérale, à la vigilance.
Lors d'un "phishing à la carte bancaire à domicile", les escrocs se font passer pour des employés de banque ou des policiers. Dans un premier temps, ils appellent leur victime, prétextant un problème avec la carte bancaire, qui devrait être remplacée, ou des transactions suspectes. Ils se rendent ensuite au domicile pour récupérer la carte bancaire et le code PIN de leur victime. Ils la convainquent aussi de leur remettre d'autres objets de valeur (argent liquide, bijoux...), assurant les mettre en sécurité.
"Les banques ont des limites journalières et hebdomadaires pour les paiements et aussi les retraits d'argent. Évidemment, les fraudeurs vont essayer d'atteindre ces limites et parfois, la personne ne se rend pas compte tout de suite qu'elle a été victime d'arnaques et donc, ils continuent les jours et les semaines suivants", prévient Charline Gorez, porte-parole de la fédération belge du secteur financier (Febelfin)
Des préjudices de plusieurs milliers d'euros
La police fédérale relève que ce phénomène a particulièrement été observé à Liège, avec une quinzaine de faits constatés depuis septembre. Le phénomène s'intensifierait depuis novembre, selon le commissaire Alexandre Carboni, de la zone de police Seraing/Neupré. Sur cette zone, les préjudices sont compris entre 7.000 et plus de 20.000 euros.
La justice liégeoise prend cette affaire très au sérieux: "Nous, au Parquet de Liège, on a décidé de centraliser tous ces dossiers. C'est un seul magistrat qui gère ce phénomène et qui s'occupe de l'enquête", indique Rosalie Heinen, porte-parole au Parquet.
Des cas ont aussi été signalés en Flandre et à Bruxelles, ajoute la police.
"Soyez sur vos gardes et rappelez-vous qu'un véritable employé de banque ne viendra jamais sonner à votre porte pour récupérer votre carte bancaire, votre code PIN ou vos objets de valeur", insiste Febelfin. La police embraie : "aucun coursier ou policier ne sera envoyé pour récupérer votre carte". Un véritable policier doit toujours pouvoir montrer sa carte de légitimation et porte un uniforme ou au moins un brassard, souligne la police.
Dans la plupart des cas, les victimes ont peu de chances de récupérer leur argent. "Malheureusement, il faut vraiment être très vigilant par rapport à ça, parce que donner son code PIN et donner sa carte bancaire, ça peut être considéré comme une négligence grave et donc il pourrait ne pas y avoir de remboursement. Donc il vaut mieux prévenir que guérir et bien se rappeler qu'il ne faut jamais donner sa carte bancaire et son code PIN", précise Charline Gorez.
Si l'on est victime de cette fraude, la carte bancaire doit être bloquée en appelant Card Stop (078 170 170), la banque doit être informée et une plainte doit être déposée auprès de la police, conseille Febelfin.