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Depuis début mars, on compte 130 heures d'ensoleillement en moins par rapport aux normales de saison. Outre l'influence sur notre moral, la production des panneaux photovoltaïques plonge. Une baisse de régime qui inquiète les particuliers qui comptent sur cette production pour diminuer leur facture d'électricité.
Pour les propriétaires de panneaux photovoltaïques, la saison est particulièrement mauvaise. Doté de 32 panneaux, l'installation de Pierre produit en théorie 10 000 kWh par an. Mais la météo de ces dernières semaines fausse toutes les projections et ce ne sont pas les rares apparitions du soleil qui sauvent la mise. "Je dépense pratiquement tout ce que je produis et je ne vais rien mettre de côté pour l'hiver", dit-il. "Je crois que c'est la plus mauvaise année."
15% de moins
L'installation de Pierre fournit 15% de moins que l'an dernier. 31% en moins si l'on prend uniquement en compte le mois de mai. C'est insuffisant pour ce propriétaire qui se chauffe avec une pompe à chaleur, roule en voiture électrique et possède même une batterie. "J'ai des besoins très importants que je ne sais plus satisfaire de toute façon", soupire-t-il. "Je ne saurais pas recharger la voiture avec ce que je produis à l'heure actuelle."
Constat similaire pour les entreprises et notamment la boulangerie de Martin dont l'imposant atelier est recouvert de 600 panneaux photovoltaïques. Son patron cherche à faire des économies d'énergie mais ce ne sera pas pour tout de suite. "On a investi l'année passée dans une grande installation photovoltaïque", dit le patron. "C'est un problème puisqu'on consomme beaucoup d'électricité. Cette grande installation rapporte moins."
"On perd un tiers de production"
L'éolienne, qui tourne à plein régime ces jours-ci, compense une petite partie de cette perte de production estimée à 30% au mois de mai. L'entreprise achète pour 200.000 euros d'électricité par an. Mais cette somme pourrait ne pas suffire cette année afin de faire fonctionner four et chambres froides. "On consomme quand même beaucoup d'électricité donc les panneaux solaires nous aident justement à limiter la consommation", explique Martin. "Ici, si on perd un tiers de production, c'est vraiment une perte sèche au niveau de la consommation."
Selon l'IRM, depuis le 1er mars, le déficit d'ensoleillement est de 130 heures par rapport aux normales saisonnières. L'été à venir sera donc déterminant pour la production photovoltaïque.