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Electrabel accuse une perte nette de 98 millions d'euros en 2022, alors que la filiale du groupe français Engie avait encore réalisé un bénéfice d'1,9 milliard en 2021, rapporte jeudi L'Echo. L'augmentation des provisions nucléaires explique en grande partie cette perte.
La crise énergétique a permis à Electrabel de quasiment doubler ses ventes et prestations, de 13 milliards en 2021 à 22,6 milliards en 2022, selon les comptes annuels déposés à la BNB. Electrabel renforce aussi ses parts de marchés en Belgique, à 45% en électricité et 42% en gaz. Mais les coûts ont connu une progression plus forte encore, passant de 12,3 milliards à 25 milliards.
Cette envolée s'explique par la hausse des prix sur les marchés, mais aussi par l'augmentation des provisions nucléaires: Electrabel a dû remettre 2,8 milliards d'euros au pot, dans sa filiale Synatom, pour couvrir le démantèlement des centrales et la gestion des déchets et du combustible nucléaires. Une décision qu'Electrabel conteste, et qui finira vraisemblablement devant la Cour des marchés.
L'augmentation de la taxe nucléaire, l'instauration d'une taxe sur les surprofits, la revue des provisions pour les centrales nucléaires françaises sur lesquelles Electrabel dispose de droits de tirage et l'augmentation des coûts de l'Ondraf, l'organisme public chargé de la gestion des déchets nucléaires ont également pesé.
Electrabel ne versera pas de dividendes à son actionnaire français cette année.