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Après des années de chantier, la gare de Mons ouvre enfin ses portes ce vendredi. Coût final du projet : 480 millions d'euros, bien loin des 37 millions initialement prévus. Une facture qui soulève des questions sur la gestion des grands chantiers ferroviaires en Belgique.
Ce vendredi, à 4h21, le premier train partira officiellement de la toute nouvelle gare de Mons.
L'inauguration marque la fin d'un chantier colossal qui aura duré plus d'une décennie. Le projet initial prévoyait un coût de 37 millions d'euros, mais la facture finale atteint 480 millions, une explosion des coûts qui interpelle.
Pourtant, malgré ce budget faramineux, la gare de Mons accueille chaque jour bien moins de voyageurs que d'autres infrastructures similaires. En comparaison, la gare d'Ottignies, plus modeste, voit passer quotidiennement deux fois plus de navetteurs.
La SNCB justifie cette envolée budgétaire par plusieurs facteurs : une révision du projet initial, la faillite de certaines entreprises impliquées dans le chantier et la flambée des prix des matériaux.
À la veille de cette ouverture, une question demeure : comment expliquer de tels dépassements, et surtout, qui doit en assumer la responsabilité ?
Des dépassements de budget qui ne sont pas exclusifs à la Wallonie
Si les gares de Liège-Guillemins et Mons ont souvent été citées comme des exemples de dépassements financiers en Wallonie, cette situation existe également en Flandre.
La rénovation de la gare d'Anvers-Central, monument historique classé et aujourd'hui considéré comme l'une des plus belles gares au monde, a coûté 775 millions d'euros.
Cette somme englobe le réaménagement complet de la gare sur trois niveaux et la construction d'infrastructures TGV en sous-sol. Si le coût est élevé, Anvers-Central reste toutefois la deuxième gare la plus fréquentée du pays, avec plus de 300 trains qui y transitent quotidiennement.
À Gand, les travaux de rénovation, toujours en cours, sont estimés à 595 millions d'euros selon railtech.be.
De son côté, la VRT rapporte que 420 millions d'euros ont été investis pour moderniser la gare de Malines et ses alentours.
Un enjeu national pour les infrastructures ferroviaires
Le cas de Mons, bien qu'emblématique, s'inscrit dans un débat plus large sur la gestion des grands projets ferroviaires en Belgique.
Entre nécessité de modernisation, ambition architecturale et réalité budgétaire, les dépassements de coûts restent fréquents, que ce soit en Wallonie ou en Flandre. Reste désormais à savoir si des leçons seront tirées pour éviter de tels écarts financiers à l'avenir.
Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.