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L'armée turque et ses supplétifs syriens ont avancé jeudi à Ras al-Aïn, contrôlant désormais près de la moitié de cette ville frontalière syrienne, au 8e jour de leur offensive contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie, a rapporté une ONG. "Il y a eu des frappes aériennes intensives sur Ras al-Aïn au cours des trois derniers jours", a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Selon lui, l'armée turque et d'anciens rebelles syriens -arabes et turkmènes qui luttaient autrefois pour la chute du régime de Damas- utilisés comme force terrestre contrôlaient jeudi matin "près de la moitié de la localité".
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par la milice des Unités de protection du peuple (YPG), ont opposé ces derniers jours une résistance acharnée à Ras al-Aïn, grâce à un réseau de tunnels, tranchées et remblais.
Lâchées par Washington, les combattants kurdes ont perdu une longue bande frontalière de 120 km depuis le début de l'offensive turque lancée le 9 octobre, et appelé à la rescousse Damas, qui a déployé des troupes dans plusieurs secteurs notamment au sud de Ras al-Aïn.
Un correspondant de l'AFP côté turc du front de Ras al-Aïn a pour sa part indiqué entendre sans discontinuer des frappes aériennes, des tirs d'artillerie et des coups de feu d'armes automatiques.
L'offensive turque a fait depuis le 9 octobre au moins 72 morts parmi les civils en Syrie et 203 parmi les combattants FDS, selon un dernier bilan de l'OSDH.
La Turquie a pour sa part fait état de la mort de six soldats turcs dans les combats et de 20 civils tués selon Ankara par des tirs imputés aux combattants kurdes depuis la frontière.
En outre, 171 membres des forces supplétives syriennes proturques ont été tuées, selon l'OSDH.
L'objectif affiché de l'opération lancée par la Turquie en Syrie est la création d'une "zone de sécurité" de 32 km de profondeur le long de sa frontière, qui permettrait de séparer celle-ci des zones sous contrôle kurde et de rapatrier une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.
Ankara considère les YPG comme une "organisation terroriste", mais les pays occidentaux soutiennent la milice kurde pour son rôle de premier plan dans la lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) qu'elle a menée avec le soutien de la coalition internationale antijihadiste dirigée par Washington.