Partager:
Une vie presque en milieu clos. Romain partage 25 m2 avec sa compagne, elle aussi en télétravail 3 jours par semaine. Leur studio bruxellois est devenu un bureau depuis bientôt une année. Le matin, après avoir petit déjeuné, Romain utilise la même table pour travailler, explique-t-il.
Depuis le début de la crise sanitaire, Romain vit chaque jour des situations surréalistes, des réunions qui s’enchaînent et des conversations qui ne doivent pas se croiser. Sa compagne est ainsi amenée à faire ses appels… dans la salle de bain.
Mais Romain se dit malgré tout privilégié, puisqu’il a gardé son emploi. Mais aujourd’hui, il souffre du manque de contacts.
"À certains moments, on se retrouve tout seul avec son ordinateur dans cette pièce. On ne voit plus personne. On a des coups de moins bien, des moments de solitude, où l’on se dit que la situation ne va jamais s’améliorer", confie-t-il.
De manière générale, le télétravail a augmenté de près de 40% en Belgique depuis le début de la crise. Des travailleurs parfois contraints de rester chez eux, avec des enfants à gérer… Par téléphone, nous recueillons ce témoignage d’une mère de famille. Travaillant dans le milieu bancaire, elle se dit à bout :
"J’ai perdu la flamme, mon travail me dégoûte. Je peux rester des heures sans rien faire devant mon écran. J’ai peur que cela se prolonge"
Selon une étude française d’ADp research, un télétravailleur sur 2 serait en détresse psychologique depuis la crise. Un sur 3 en état d’épuisement émotionnel.
À Hannut, dans sa maison en pleine campagne, nous rencontrons Nathalie. Depuis bientôt un an, elle n'a plus à faire les trajets jusqu'à Bruxelles. Mais elle ne voit plus ses collègues, ce qui lui procure une drôle de sensation.
"C’est la vie entre quatre murs. À la fin on commence à avoir peur de sortir parce qu’on se sent en sécurité dans sa maison, dans sa bulle", raconte Nathalie.
Sans rejeter pour autant radicalement le télétravail, ces télétravailleurs croisés durant notre reportage souhaitent tous pouvoir se rendre à nouveau au bureau dans les prochaines semaines.
Espoir pour le SECTEUR CULTUREL: la ministre propose une reprise à la mi-mars