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Dès le premier week-end de confinement, Clément, maraîcher dans la province de Liège, était débordé. "Les voitures arrivaient, le parking se remplissait, les vélos s'entassaient et les gens étaient même en double file sur la route", décrit Clément.
La demande en fruits et légumes a fortement augmenté à ce moment-là ; le Liégeois a donc dû s'organiser. "On a essayé en urgence de trouver un appareil Bancontact", raconte Clément. "Une amie coiffeuse, qui a dû fermer son salon, nous a prêté son Bancontact, et on a pu voir le nombre de transactions. Et on a à peu près triplé la clientèle."
"On risque de jeter"
Pourtant, aujourd'hui, la désillusion est de mise : les nouveaux clients se sont volatilisés alors que ce producteur s'était adapté à la demande. Ce surplus de production, il faut désormais l'écouler. "On s'est dit que les gens allaient moins partir en vacances cet été, mais finalement, ce n'est pas vraiment le cas. On se retrouve donc avec beaucoup trop de salades à écouler. On risque de jeter."
Sur cette parcelle d'un hectare, des dizaines de variétés de fruits et de légumes de saison sont cultivés. Clément espérait un changement de mode de consommation, davantage tournée vers le local et durable. Mais le producteur relativise. "Certains nous ont dit 'Merci d'être là, merci de nous nourrir. On vous applaudit à 20h, les médecins, les agriculteurs, les infirmières', mais c'était une belle hypocrisie, quand même."
Quelques clients restent convaincus et on gardé leurs habitudes "On a vu qu'on avait besoin d'eux pendant plusieurs mois, et il faut garder ça en tête", commente un client.
Pendant le confinement, la préférence pour les produits locaux avait augmenté de 42%. Aujourd'hui, cette tendance est nettement revue à la baisse.