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Un geste destiné tout simplement à forcer la main des autorités. C'est assumé. Pour le moment, le gouvernement n'a donné aucune date pour la culture. Uniquement l'organisation d'événements tests en mai et en juin. Pas assez pour Still Standing for Culture. Théoriquement fermé, le centre culturel de Ciney organise plusieurs activités. "On trouve "des failles" pour dire "nous sommes là, nous sommes possibles, nous existons"", explique sa directrice Valérie Bodart. "Un centre culturel a évidemment la chance d’être subsidié, d’avoir une structure saine, mais pour les artistes il en est tout autre et pour les techniciens c’est encore pire. Et donc c’est aussi une grosse mise en évidence de toute cette part de la société et on sait à quel point la culture est importante pour tous."
C'est comme ça que le centre culturel a transformé sa salle d'exposition en musée "temporaire". On le sait, les musées sont ouverts. Le centre organise aussi un concert en plein air le 8 mai, date de la réouverture des terrasses. "Le 8 on peut rassembler un public de 50 personnes. Donc on aura 50 chaises pour permettre au public de s’asseoir. A 11h parce que c’est une heure festive qui nous semble symbolique en période de reprise."
A Charleroi, l'auteur-interprète Simon Delecosse va à nouveau pouvoir se produire devant un public si la police n'intervient pas. "On n'a pas du tout envie d'être des mauvais gamins en disant qu'on n'en a rien à secouer. On a pris sur nous, on est restés chez nous, on a respecté les mesures. Si c'est la seule façon de se faire entendre et montrer qu'on existe, on le fait", confie-t-il. Au total 15 spectateurs seront présents dans une salle qui peut en accueillir 105. Un chiffre qui n'a pas été choisi au hasard. "Effectivement, c'est le nombre autorisé dans les lieux de culte. On sait qu'il y a eu l'arrêté par rapport au guitariste Quentin Dujardin qui lui a donné raison, car il y a clairement une discrimination d'autoriser 15 personnes dans un endroit de culte et d'interdire pour un lieu culturel un nombre minimum de spectateurs présents", souligne Jean-Michel Van Dem Eeyden, le directeur artistique et général du Théâtre de l'Ancre.
La salle de cinéma Quai 10 reprendra également vie après 6 mois de fermeture. Le temps d'une séance, 60 spectateurs seront présents. les places se sont vendues en à peine 3 jours, alors que chaque personne risque 250 euros d'amende. "On est vraiment dans une action politique plus que dans un geste culturel. On a été très prudents. On a rappelé les risques aux spectateurs, mais on a reçu beaucoup de retour de gens qui voulaient être là pour nous", indique Matthieu Bakolas, le directeur.
En tout, ce sont 120 lieux culturels qui multiplient les événements dès aujourd'hui et jusqu'au 8 mai inclus, dans le respect des protocoles sanitaires. "Still Standing for Culture est important parce que c’est une grosse mise en évident de la détresse des artistes et du monde culturel en général. Des choix politiques ont été faits en fermant tout ce qui était culture et social. C’est un choix politique qui aurait pu être tout autre."