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Tadej Pogacar est passé tout près d'un début de Tour d'Italie parfait: le Slovène, grand favori de la 107e édition du Giro, a manqué de peu la victoire dans la première étape revenue finalement à l'Equatorien Jhonatan Narváez, qui a endossé le premier maillot rose samedi à Turin.
Pour sa première apparition dans le Tour d'Italie, Pogacar a entrevu le maillot de leader qu'il espère avoir sur les épaules le 26 mai à Rome à l'issue de la 21e et dernière étape.
Le phénomène de l'équipe UAE était en tête à 200 m de la ligne d'arrivée, mais s'est fait déborder dans le faux-plat final par Narváez et l'Allemand Maximilian Schachmann.
"Il est parti de trop loin après une étape aussi dure, je voulais attendre le plus longtemps possible", a analysé Narváez qui a signé sa deuxième victoire d'étape dans le Giro, quatre ans après la première.
"On savait que c'était une étape qui pouvait me convenir", a-t-il assuré.
Jusqu'à ce final, Pogacar, en quête du doublé Tour d'Italie/Tour de France qui n'a plus été réalisé la même année depuis 1998 et l'Italien Marco Pantani, avait parfaitement géré la journée.
Un groupe de six coureurs, dont le Français Lilian Calmejane, s'est échappé après seulement dix kilomètres pour compter jusqu'à deux minutes d'avance au passage de la colline de Superga, théâtre il y a tout juste 75 ans d'une catastrophe aérienne où a péri l'équipe de football de Torino, considérée comme l'une des meilleures de l'histoire.
- Bardet déjà à une minute -
Pogacar a fait rouler son équipe dans le Colle Maddelena, à 30 km de l'arrivée. Cette montée au train a fait quelques dégâts parmi les prétendants au podium, comme le Français Romain Bardet décramponné avec une minute de retard au sommet.
Calmejane, dernier survivant des six échappés, a été repris à 10 km de l'arrivée sous l'impulsion de Pogacar, désormais sans aucun coéquipier.
Le Slovène, vainqueur cette année des Strade Bianche, du Tour de Catalogne et de Liège-Bastogne-Liège, est passé à l'attaque dans la dernière difficulté, une rampe d'1,4 km avec des passages à 16%.
Seul Narváez est parvenu à le suivre, avant d'être rejoint par Schachmann, mais c'est l'Equatorien de l'équipe Ineos qui a le mieux géré le final, refusant notamment de prendre un relais à l'invitation de Pogacar.
C'est sans doute partie remise pour le Slovène, double vainqueur du Tour de France. Peut-être dès dimanche avec une 2e étape, présentée comme l'un des tournants de l'épreuve avec son arrivée au sanctuaire d'Oropa, à 1.159 m d'altitude.
Côté français, outre Calmejane, Alex Baudin a terminé au pied du podium (4e) et Julian Alaphilippe a passé toute la journée dans le groupe Pogacar, avant de craquer dans le final pour finir 17e de l'étape. Bardet, finalement 39e de l'étape, affiche lui au général un retard déjà conséquent d'1 min 07 sec.