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Tour d'Italie: le triomphe de Valentin Paret-Peintre, un an après le grand frère

Un frère peut en cacher un autre: un an après Aurélien, son aîné, Valentin Paret-Peintre a levé à son tour les bras sur le Tour d'Italie pour signer la deuxième victoire française sur cette 107e édition du Giro.

Le cadet, un jeune grimpeur de 23 ans au physique fluet et acéré, a triomphé avec la manière en s'imposant en solitaire au sommet du Bocca della Selva pour s'adjuger la 11e étape après une journée de folie passée à l'avant.

Pour couronner le tout, le coureur de Décathlon-AG2R La Mondiale, qui faisait partie de la grosse échappée du jour, a remporté sa première victoire en professionnel, la deuxième pour le camp français sur ce Giro après Benjamin Thomas, devant une idole de jeunesse, Romain Bardet, deuxième à 29 secondes, qui fait un beau rapproché au classement général.

L'Auvergnat remonte de la 14e à la 7e place, à 4:57 du maillot rose Tadej Pogacar, resté au chaud dans le peloton avec les autres principaux favoris, et à deux minutes du podium.

"Romain (Bardet), je le regardais quand j'étais jeune, quand il terminait sur les podiums du Tour de France. Il m'a fait rêver et là je me retrouve à la bagarre avec lui et je le bats. Je ne peux pas décrire ce que je ressens, c'est juste incroyable", a raconté le vainqueur, tombé dans les bras de son frère Aurélien, lui-même vainqueur d'étape sur le Giro l'an dernier et encore cinquième mardi.

"L'an dernier quand Aurélien a gagné, ils (les organisateurs) ont fait la bouteille de champagne à mon nom, ils s'étaient trompés. Aujourd'hui, il n'y aura pas de problème", a plaisanté Valentin avant d'aller ouvrir sa première bouteille de prosecco - car il s'agit évidemment de prosecco - sur le podium.

"C'était le plus fort tout simplement", a applaudi Aurélien, très content pour son frère avec lequel il est très proche au sein d'une famille passionnée de cyclisme.

- Bardet sans regrets -

Valentin a fait la différence dans la dernière ascension du jour après s'être extirpé d'une échappée de près de trente coureurs au plus fort qui s'est délitée à l'approche de la ligne d'arrivée.

Le Savoyard a d'abord fait cause commune avec Romain Bardet, le vétéran de 33 ans, qui chassait lui-même une première victoire sur le Giro, pour rattraper le Slovène Jan Tratnik, parti en éclaireur.

A trois kilomètres du but, il a accéléré pour semer Bardet, avaler Tratnik comme un vulgaire antipasti, et ne plus jamais se retourner pour signer la 15e victoire de son équipe cette saison, déjà.

"On a bien collaboré avec Valentin et il a bien giclé ensuite. Je n'ai pas de regrets, je n'étais pas très bien aujourd'hui, c'est ça les vieilles mécaniques au lendemain de la journée de repos", a commenté Bardet, beau joueur, qui rappelait que les étapes lui convenant le mieux, en haute montagne, étaient encore à venir.

Julian Alaphilippe, qui faisait une nouvelle fois partie de l'échappée du jour, a lui lâché à quarante kilomètres du but après être descendu à la voiture médicale pour finir à plus de vingt minutes. "Ça n'allait pas top, on verra les prochains jours", a réagi l'ancien double champion du monde sans plus de précisions.

Pogacar, après ses trois victoires d'étape, est resté très calme mardi - "une journée off", a-t-il dit - presque malgré lui, comme il l'a admis à demi-mot, pour ne pas prêter le flanc à la critique de vouloir tout gagner.

Mercredi, la 11e étape conduira le peloton de Foiano di Val Fortore à Francavilla al Mare pour une arrivée probable au sprint sur le bord de la mer Adriatique puisque les 80 kilomètres sont tout plats.

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