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Dans des conditions dantesques, la Belge Lotte Kopecky a fait preuve d'un sang-froid remarquable pour conserver son titre de championne du monde de cyclisme samedi à Zurich et frustrer un peu plus la Néerlandaise Demi Vollering.
Coéquipières mais aussi rivales à l'année dans l'équipe SD Worx, les deux championnes ont animé une course disputée sous le froid et des trombes d'eau où c'est au final la plus maline qui s'est imposée.
Alors que Vollering était sans doute la plus forte, elle a payé à la fois une stratégie d'équipe parfois incompréhensible et sa propre débauche d'efforts quasi obsessionnelle pour semer Kopecky.
La Belge a parfois été lâchée, comme lors de la dernière ascension du Witikon sur le circuit final dans et autour de Zurich. Mais elle a gardé ses nerfs et démontré un sens tactique remarquable pour revenir et s'imposer dans un sprint à six devant l'Américaine Chloé Dygert et l'Italienne Elisa Longo Borghini, alors que Vollering a terminé seulement cinquième.
"Il pleuvait, il faisait froid. A trois tours de la fin j'étais frigorifiée, mais j'ai essayé de rester calme. Quand Demi a attaqué sur la longue montée, j'ai eu du mal mais je suis revenue à mon rythme. Il fallait garder son sang-froid et utiliser son énergie au bon moment", a déclaré la désormais double championne du monde.
Son analyse résumait en creux l'échec et l'énorme frustration de Vollering, qui a déjà perdu le Tour de France pour quatre petites secondes cet été face à la Polonaise Kasia Niewiadoma, hors du coup samedi.
Au final, les Pays-Bas, nation la plus titrée aux Mondiaux, a placé quatre coureuses dans les treize premières, mais sans la moindre médaille au bout, Vollering se chargeant elle-même d'enterrer les espoirs de sa compatriote Marianne Vos.
- La France incapable de peser -
"Je suis très déçue de ne pas avoir réussi à terminer le travail pour l'équipe. La dernière partie n'était pas assez difficile pour moi, j'aurais dû partir plus tôt mais c'est facile à dire après", a commenté la Néerlandaise qui claquait des dents et tremblait de tous ses membres à l'arrivée.
Avec ce quatorzième succès de la saison, Kopecky couronne, elle, une année magnifique lors de laquelle elle a aussi remporté les Strade Bianche, Paris-Roubaix et le Tour de Romandie.
A l'arrivée, la Flamande de 28 ans a d'abord tenu à présenter ses condoléances à la famille de Muriel Furrer, la jeune coureuse suisse de 18 ans décédée après une chute dans la course juniors jeudi.
"Voir les coureuses suisses pleurer pendant la minute de silence au départ n'est pas quelque chose qu'on veut voir. C'est un moment très difficile pour elles aussi", a-t-elle dit.
Le grand retour sur la route de la Française Pauline Ferrand-Prévot, très attendue dix ans après son titre mondial, a, lui, tourné court. Rapidement distancée, la championne olympique de VTT à Paris a mis pied à terre à une cinquantaine de kilomètres du but.
L'équipe de France, très ambitieuse au départ, a dans son ensemble subi la course, incapable de peser sur les événements.
Juliette Labous, 12e, a fini première Française à trois minutes pile de Kopecky.
"C'était vraiment dur, a-t-elle déclaré. Je me sentais plutôt bien mais j'ai fait quelques petits efforts en trop. Il m'en a manqué un peu. Je n'ai pas trop de regrets mais je suis quand même déçue de ne pas avoir accroché le devant."