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Le Canadien Derek Gee a fait coup double mardi aux Estables en remportant la troisième étape du Dauphiné pour prendre la tête du général à la veille du contre-la-montre, premier grand rendez-vous pour les favoris.
Dans le plus haut village du Massif Central, planté à une altitude de 1.343 m au milieu de magnifiques pâturages, le coureur de l'équipe Israel-Premier Tech a remporté sa troisième victoire professionnelle, de loin la plus belle après ses deux titres de champion national du contre-la-montre.
"Là c'est très clairement un autre niveau. C'est très spécial. J'attendais de gagner en Europe depuis un moment après pas mal de deuxièmes places. En plus je porterai le maillot jaune demain, ce sera quelque chose", a-t-il savouré.
Gee, 26 ans, s'était révélé sur le Giro l'an dernier en terminant quatre étapes à la deuxième place. Mardi, il a été plus fort que le Français Romain Grégoire qui s'était extirpé du peloton des favoris à 300 mètres de la ligne d'arrivée.
Mais Gee a aussitôt sauté dans la roue du puncheur de Groupama-FDJ pour le doubler dans les derniers mètres du petit mur final menant à la station de ski nichée au pied du mont Mézenc.
"Je suis un peu déçu, j'y ai presque cru quand je passe devant à 300 mètres mais il était plus fort tout simplement", a commenté Grégoire, qui se console avec le maillot blanc de meilleur jeune, même "si ce n'est pas ce qu'il est venu chercher".
Les favoris ont passé la journée au chaud sous un soleil enfin de la partie, se préservant pour le chrono de 34,4 kilomètres mercredi entre Saint-Germain-Laval et Neulise qui va dégager une première hiérarchie dans cette 76e édition, avant le final dans les Alpes ce week-end.
- "Un test parfait" pour Evenepoel -
Ce sera l'occasion de vérifier plus précisément l'état de forme des deux têtes d'affiche, Primoz Roglic et Remco Evenepoel.
Le Slovène, champion olympique du contre-la-montre à Tokyo, dit avoir "de bonnes jambes" depuis le début de la semaine mais a été victime d'une légère chute mardi, a priori sans gravité.
Evenepoel, champion du monde en titre du chrono, évoque, lui, "un test parfait" pour savoir où il en est. Le Belge, qui effectue comme Roglic son retour en course deux mois après son accident au Tour du Pays basque, sort de ses premières étapes "bien fatigué", dort "beaucoup" et sent que son corps "se réhabitue à la compétition".
Le leader de Soudal-Quick Step attend surtout de voir comment il encaissera un effort de 45/50 minutes en position aérodynamique après sa fracture à la clavicule et à l'omoplate.
"Je ne sais pas comment ce sera au niveau de la douleur. J'espère pouvoir pousser à fond", dit-il.
Le prodige britannique Joshua Tarling, troisième des derniers Mondiaux, se pose en arbitre du duel. "Le parcours est très dur, il n'offre pas beaucoup de répit. Je vais essayer de le gagner en y allant à fond et si j'explose, j'explose", annonce le rouleur de l'équipe Ineos.
Le temps des deux leaders de Visma Lease a bike, Sepp Kuss et Matteo Jorgenson, sera également intéressant à suivre. Le premier s'attend à perdre "pas mal de temps" mais espère quand même limiter la casse avant la montagne.
Jorgenson a, lui, "énormément bossé le chrono depuis le début de saison, à hauteur de quinze heures par semaine" et compte bien en tirer les bénéfices mercredi.