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Le XV de France, remanié et inexpérimenté, a construit son succès devant l'Argentine (28-13), notamment en dominant le réputé pack des Pumas en mêlée fermée.
Malgré son grand sourire, le sélectionneur Fabien Galthié n'a pas fanfaronné dans les travées du stade Malvinas Argentinas de Mendoza: "Notre mêlée a été au rendez-vous. Elle a nous a permis de nous donner une belle assise et d'être présents tout au long de la partie. La mêlée mérite une très bonne note", a sobrement commenté le patron des Bleus.
Quelques minutes plus tôt, la mêlée française vient pourtant de bousculer le pack argentin, considéré comme une référence mondiale. Souverains, les "gros" français se sont mis en lumière face aux Pumas, emmenés par leur talonneur et capitaine Julian Montoya, 30 ans, 95 sélections et trois Coupes du monde au compteur.
La performance tricolore est d'autant plus forte que son huit de devant comptait quatre novices à ce niveau. Et encore, parmi les capés, seul le pilier de Toulon Jean-Baptiste Gros (25 ans, 27 sél.) affichait plus de dix sélections.
Un sacré contraste avec les expérimentés Pumas de Montoya, Pablo Matera (30 ans, 98 sél.), Marcos Kremer (26 ans, 64 sél.) ou Matias Alemanno (32 ans, 94 sél.)...
"C'était un secteur qu'on avait ciblé: c'est une équipe souvent présente dans ce domaine. Ils ont un pack très dominant, avec beaucoup de densité. On a su répondre présent avec de nombreuses pénalités en mêlée, sur les touches, avec des ballons portés qui nous ont fait du bien", résume le talonneur Gaëtan Barlot (27 ans, 7 sél.).
Avec une troisième ligne à zéro sélection et une deuxième ligne Pesenti-Auradou un brin légère, les Bleus ne partaient pas vraiment favoris dans le combat de Mendoza.
- 'Boule au ventre' -
"On avait un peu la boule au ventre, on avait un peu peur. La conquête, c'est le point fort de cette équipe en général. Mais, dès la première mêlée, on a vu qu'on pouvait répondre présent, qu'on pouvait prendre l'avantage et ça nous a rassurés", a poursuivi Barlot.
"On a gagné en respectant le rugby, en faisant un gros match, notamment dans la conquête, dans le combat. Quand on a répondu présent dans les premiers impacts, parce qu'il y a de très très bons joueurs en face qui sont réputés pour leur agressivité, on s'est dit +ah oui on peut faire quelque chose+... et là, d'un coup, on a pris le score, tout le monde a lâché les chevaux et ça a marché", a terminé le talonneur de Castres.
Et tant pis pour les kilos en moins. Pour répondre à l'impact argentin, les Bleus avaient fait le choix de la mobilité. L'entraîneur de la touche française Laurent Sempéré avait d'ailleurs prévenu dans la semaine: "Au niveau de la densité physique, on est peut-être un peu moins forts que ce qu'on était pendant le Tournoi. Par contre, je pense que l'engagement et l'envie vont compenser ça parce qu'on a récupéré des joueurs ultra motivés, avec beaucoup de détermination", avait assuré l'ancien coach du Stade français, lui-même ancien talonneur.
Résultat, dominateurs en mêlée fermée, les avants français ont parachevé leur symphonie andine en étant solides en touche, grâce notamment au novice Hugo Auradou, tout en se montrant efficaces sur les ballons portés.
"Les remplaçants ont apporté leur pierre aussi. On a des mecs extraordinaires sur la mêlée fermée, ils se déplacent, ils courent partout, ils plaquent... On est très contents", a salué de son côté le troisième ligne Lenni Nouchi.
Bousculés en mêlée et sur les ballons portés, les Pumas vont ressasser leurs lacunes. Il y aura de la revanche dans l'air, le 13 juillet, à Buenos Aires.